XXX

« Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir sauvés au prix de tout son Sang ! »

Le Coeur de Jésus porte une affection toute spéciale aux vierges et aux âmes pures. Elle lui sont aussi chères que les anges. Tels sont les charmes de la vertu de chasteté ; aussi dit saint Ambroise, celui qui la garde est un ange et celui qui la perd est un démon ; or, la chasteté est une des grâces les plus précieuses que nous ont méritées les effusions du Sang Précieux. Une âme chaste est l’épouse bien-aimée du Coeur de Jésus. « J’ai promis à Jésus-Christ », disait saint Paul, « de lui présenter vos âmes comme autant de chastes épouses ». Il est dit que « l’Époux divin se nourrit parmi les lis ». Ces lis ne sont autres que les âmes qui se conservent pures pour plaire à Dieu, qui se blanchissent de plus en plus dans le Sang de l’Agneau.

La bienheureuse Imelda n’avait pas encore fait sa première communion ; pendant que ses compagnes, heureuses et recueillies, allaient chacune à son tour prendre place à la table sainte, seule elle demeura agenouillée devant la stalle, pleurant d’envie en songeant à leur bonheur. Ses yeux levés au ciel, ses deux petites mains croisées sur sa poitrine, et pressant entre ses doigts le crucifix qui ne la quittait jamais, elle disait avec l’épouse sacrée : « Venez, ô le Bien-Aimé de mon âme ! Descendez dans le jardin de mon coeur qui est tout à vous ; ou cessez d’abaisser vers moi vos regards, ou laissez mon âme s’envoler à votre suite. Entraînez-moi après vous ; que je coure à l’odeur de vos parfums ! Que ne puis-je vous donner asile, moi aussi, et vous faire fête dans mon coeur. O Jésus, venez, car je languis d’amour pour vous ! »... Mais Jésus ne venait pas. Sachant que tout est possible à la prière, elle priait et pleurait tout à la fois. Tout à coup, une hostie sort du ciboire, traverse la grille du choeur, et, voltigeant dans l’air, s’arrête au-dessus d’Imelda. Les religieuses, émues de ce spectacle, n’osent en croire leurs yeux ; mais l’illusion n’est pas possible, le miracle persévère ; une clarté se répand dans l’église accompagnée d’une odeur suave. Le confesseur, averti de ce prodige, accourt, et voyant dans ce fait une manifestation non équivoque de la volonté de Dieu, recueille respectueusement sur une patène la sainte hostie et en communie l’heureuse enfant. Enfin, elle possède son Dieu, le seul objet de son amour !... Les mains croisées sur sa poitrine, les yeux doucement fermés, elle s’abîme dans une profonde et délicieuse contemplation. Longtemps ses soeurs l’admirent en silence, n’osant pas l’interrompre. A la fin, cependant, on l’appelle, on la secoue, on lui commande de se relever : Imelda, toujours si prompte à obéir, demeure immobile ; elle n’entend plus ; elle ne sent plus. Imelda, l’amante de l’Eucharistie, dont le coeur venait de se remplir du Sang Précieux, n’était plus de ce monde... Elle devint bientôt, l’objet de la vénération publique. Beaucoup de prodiges s’étant opérés à son tombeau, l’Église a permis de l’honorer sous le titre de Bienheureuse.

Père Éternel, je vous offre le Sang Précieux de Jésus-Christ, en expiation de mes péchés, pour la délivrance des saintes âmes du purgatoire, et pour les besoins de la Sainte Église.

Ind. de 500 jrs. Plén. mens. Aux cond. ord.

( S.P.A., 10 mars 1933 )