XXV

 

 

« Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir sauvés au prix de tout son Sang !»

Le directeur Carme de Marie d’Och raconte comment le Seigneur Jésus lui montra plusieurs fois son Coeur transpercé, et portant l’empreinte de tous les instruments de la Passion : le Précieux Sang coulant à flots de la Plaie adorable. « Ce Sang » lui dit Notre-Seigneur, « t’est révélé comme gage de l’union intime de mon divin Coeur avec le tien. »

Marie voyait quelquefois l’Enfant-Jésus couché sur une croix, et ayant ses mains et ses pieds transpercés, son coeur ouvert et sanglant, son corps tout couvert de plaies. Elle lui demanda un jour si les prières faites pour ses amis lui étaient agréables. Il lui répondit que de pareilles prières sont, pour lui, comme un vin délicieux qui réjouit son Coeur ; que la prière pour les pécheurs est pour lui comme le miel le plus doux, mais que celles qui lui sont offertes pour les âmes du purgatoire lui sont surtout agréables, parce que ces âmes sont tout particulièrement l’objet de son amour et de sa bienveillance, et qu’il lui tarde de les voir délivrées de leurs tourments.

Sainte Ludgarde entendit une nuit une voix qui lui disait : « A quoi perdez-vous votre temps, paresseuse ? Levez-vous ; c’est le moment de faire pénitence pour les pécheurs qui dorment dans les souillures de leurs fautes. » Effrayée, la sainte se rendit à l’église, et, sur le seuil, elle rencontra Jésus crucifié, dont le Sang ruisselait de tout part, réduit par les pécheurs à cet affreux état ; elle embrassa alors la croix, la pressa sur son sein, et approcha ses lèvres de la plaie de son côté ; aussitôt elle y puisa une liqueur si délicieuse, que, dès lors, elle sentit naître en elle un courage tout nouveau pour le service de Dieu et la pratique des saintes vertus. On sut plus tard par la sainte, que, depuis cette heure, elle conserva dans sa bouche une douceur plus suave que celle du miel.

Unissons nos supplications à celles de ce Coeur, qui aime d’un amour passionné même les âmes qui semblent déjà être la proie de Satan. Jésus s’est fait notre « doux Pélican », comme l’appelle saint Thomas d’Aquin. Il nous invite à son côté ouvert d’où jaillit le Sang de la vie. Il nous appelle, mais il ne veut pas que nous venions seuls. Il demande à chacun d’entre nous, selon la mesure de son pouvoir, l’esprit et les oeuvres d’un Apôtre.

Père Éternel, je vous offre le Sang Précieux de Jésus-Christ, en expiation de mes péchés, pour la délivrance des saintes âmes du purgatoire, et pour les besoins de la Sainte Église.

Ind. De 500 jrs. Plén. mens. aux cond. ord.

( S.P.A., 10 mars 1933.)