XXIV

 

 

« Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir sauvés au prix de tout son Sang ! »

Sainte Angèle de Foligno eut un jour une vision dans laquelle elle vit Notre-Seigneur presser sur son Coeur ouvert, un certain nombre de Franciscains. Notre-Seigneur expliqua à cette âme privilégiée que les religieux qu’elle voyait ainsi étaient destinés à prêcher les mystères de la foi, puis il ajouta : « Que l’Évangile n’est jamais annoncé avec onction, qu’en autant que les lèvres du prédicateur ont été touchées par le Très Précieux Sang. » Si nous nous pénétrons bien de cette vérité, avec quelle ardeur ne prierons-nous pas pour les prêtres, tant pour leur avantage personnel que pour le nôtre, afin que les lèvres qui proclament les vérités de la foi et les doctrines de la vie spirituelle soient ointes du Chrême du Grand-Prêtre, de l’huile de son propre Sang.

La bienheureuse Mère de Dieu se chargea une fois, en faveur de son dévoué serviteur saint Dominique, d’oindre aussi les oreilles de ses auditeurs. Nous lisons que le Précieux Sang fut pareillement le salut d’un de ses fils. Voyant peser devant Dieu les oeuvres d’un de ses serviteurs peu fidèles, comme le côté de la balance où étaient les péchés se trouvait bien plus lourd que l’autre, la bienheureuse Vierge Marie plaça une goutte du Sang rédempteur dans l’autre bassin, dont le poids devint aussitôt supérieur à celui des péchés.

Ce que la Mère de Dieu a fait plusieurs fois à l’avantage de ses serviteurs tièdes, ne devons-nous pas espérer qu’elle le renouvellera en faveur de ceux qui ont recours dévotement à elle.

O Marie Immaculée, veuillez sur les calices vivants du Sang de Jésus.

O Sang, qui consacras d’une onction divine

Les Prêtres du Seigneur que sa bonté destine

A nous transmettre ses bienfaits,

Sois béni de ce don d’ineffable tendresse,

Et qu’au ciel, avec eux, notre hymne d’allégresse

Puisse t’en bénir à jamais !

Sang que Jésus versa de ses mains immolées,

Donne à ces autres Christs des mains immaculées

Pour toucher l’Agneau de l’Autel ;

Sang de ses pieds blessés, rends leurs pieds plus rapides,

Qu’ils soient beaux et légers ! rends leurs pas intrépides

Pour nous porter la paix du ciel.

 

Sang du Front transpercé par la sanglante épine,

Empreins leur noble front de la force divine

Qui fait l’apôtre et le martyr ;

Sang divin que versa son Épaule meurtrie,

Rends-leur doux le fardeau qui consacre leur vie

A se dévouer, à souffrir.

Sang du corps de Jésus déchiré par nos crimes,

Des sacrificateurs fais aussi des victimes

Fuyant tout terrestre bonheur ;

Sang d’un intime amour écoulé sous la lance

Aux amis de l’Époux verse avec abondance

Les dons sortis du divin Coeur. »

Père Éternel, je vous offre le Sang Précieux de Jésus-Christ, en expiation de mes péchés, pour la délivrance des saintes âmes du purgatoire, et pour les besoins de la Sainte Église.

Ind. de 500 jrs. Plén. mens. aux cond. ord.

(S.P.A. 10 mars 1933)