XX

 

« Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir sauvés au prix de tout son Sang ! »

En parlant des amants du Sang réparateur, qui pourrait mettre en oubli les transports d’amour de saint Paul de la Croix pour son Maître crucifié ! Il voulait que sa propre vie fût une copie de la vie souffrante du grand et divin Modèle. Même dès sa plus tendre enfance, ayant à endurer une douloureuse et sanglante blessure, il s’en réjouit comme d’une glorieuse ressemblance que Jésus lui donnait avec lui-même, et il disait « que cette douleur si vive lui était une rose envoyée du ciel ». Étant encore simple laïque, saint Paul de la Croix prêcha la Passion et bientôt il eut à en partager les opprobres lorsqu’il fut question de fonder la congrégation des Passionistes. Il aperçut une fois dans une vision, un faisceau de verges ensanglantées sur lesquelles était écrit le mot « Amour »; et, de ce moment son désir de la souffrance s’accrut encore dans son coeur; et quand il lui fut enfin permis d’établir sa congrégation et que la Vierge Mère des douleurs lui eût elle-même désigné le lieu de la première fondation, il choisit, pour cachet distinctif de son Ordre, le Coeur de Jésus transpercé par trois clous. Son coeur était tellement conforme au Coeur souffrant de Jésus et tellement embrasé d’amour pour lui, que la partie de son habit qui le couvrait (surtout le vendredi) était souvent toute brûlée comme par une flamme ardente. Il voulut qu’on lui lût la sainte Passion pendant sa dernière agonie et c’est au cours de cette lecture qu’il rendit à Dieu son âme qu’il avait si souvent blanchie dans le Sang de l’Agneau.

La vie de saint Alphonse de Liguori, fondateur des Rédemptoristes, fut aussi remarquable par un amour généreux et fort pour le mystère de la Rédemption opérée par le Sang d’un Dieu mystère auquel il voulut que son Ordre fut également consacré.

Il aimait donc d’un amour de prédilection le Sang de Jésus et en faisait souvent l’objet de ses méditations et de ses instructions. L’hérésie des Jansénistes lui arrachait ces touchantes paroles : « Pauvre Sang de Jésus ! Méprisé et foulé aux pieds par ceux-là même qui, sous prétexte de purifier l’Église, trahissent de nouveau le bon Maître par un baiser !»

Assailli par une terrible tentation de désespoir, saint Alphonse la surmonta par le souvenir de l’agonie de Jésus et de la pureté de Marie. Apprenons donc de lui comment remporter toujours la victoire dans nos combats spirituels.

Père Éternel, je vous offre le Sang Précieux de Jésus-Christ, en expiation de mes péchés, pour la délivrance des saintes âmes du purgatoire, et pour les besoins de la Sainte Église.

Ind. de 500 jrs. Plén. mens. aux cond. ord.

. (S.P.A. 10 mars 1933.)