XIX

 

« Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir sauvés au prix de tout son

Sang ! »

Il y a des relations étroites entre le Précieux Sang et saint Joseph. Choisi du Père Éternel pour tenir sa place auprès de son Fils bien-aimé, l’Époux virginal de Marie a vue sa destinée liée à l’Incarnation et à la Passion du Rédempteur : il était chargé de protéger et de conserver cet Enfant-Dieu qui ne naissait que pour mourir. Grâce aux travaux et aux sueurs de son Père nourricier, Jésus croissait et se développait, un Sang plus fort et plus abondant coulait dans ses veines : la victime se préparait pour le sacrifice. Et puis, toutes les grâces que recevait saint Joseph étaient un fruit anticipé de la Passion et du Sang de Celui qu’il appelait son Fils et qui était en même temps son Dieu et son Rédempteur. Saint Joseph le savait : par les saintes Écritures, il pouvait connaître tout ce que Jésus aurait à souffrir ; et d’ailleurs, dans ses entretiens intimes avec lui, il avait dû être instruit d’avance de ces douloureux mystères.

Quelle ne devait pas être sa compassion, quand il pensait que cet enfant si beau, et plus tard cet adolescent si plein de charmes, serait déchiré de coups de fouets, couronné d’épines et aurait les pieds et les mains percés de clous ! Quand il voyait la sueur couvrir le front de Jésus durant son pénible travail, ne songeait-il pas à cette sueur de Sang qu’il subirait un jour au jardin des Oliviers ? Quand il le voyait accablé de fatigues par suite des labeurs de la journée, n’entrevoyait-il pas le jour où, chargé du fardeau de la croix, puis expirant sur cette même croix, il opèrerait la grande oeuvre de la rédemption du monde ? Que de larmes n’aura-t-il pas versées, quand il tenait l’Enfant divin dans ses bras en contemplant les scènes futures du Calvaire ! ou quand, peut-être, il le voyait façonner lui-même de petites croix, prélude de l’instrument sanglant de son supplice ! Et comme alors il devait remercier, dans toute l’effusion de son âme, ce Dieu si bon qui venait pour s’immoler et mourir par amour pour nous ! A l’heure de la mort, le glorieux Époux de Marie a reçu l’application des mérites du Sang divin dans les grâces et les consolations ineffables que lui ont prodiguées Jésus et Marie. Comme il devait alors aimer et bénir ce Sang Précieux qui, au jour de l’Ascension du Sauveur, réaliserait son espérance en lui ouvrant les portes du ciel !

Félicitons saint Joseph des faveurs dont le Sang de Jésus a été pour lui la source, et prions-le particulièrement de nous obtenir, pour l’heure dernière, la grâce de recevoir les sacrements avec les plus ferventes dispositions, afin que, purifiés complètement par cette suprême application du Sang de notre bien-aimé Rédempteur, nous allions sans retard, chanter au ciel, avec Marie et Joseph, les louanges de ce doux Jésus, qui, par son Sang, nous a procuré une rédemption éternelle.

O saint Joseph, mon bon et puissant protecteur je vous prie d’agréer l’hommage de mon entière confiance en votre intercession. Vous pouvez tout obtenir de Celui qui vous appelait son père ; oh ! suppliez-le donc de me faire la grâce d’imiter vos vertus, et tout spécialement votre recueillement, votre esprit de contemplation et votre amour brûlant pour Jésus, le doux Jésus de la croix et de l’autel, qui a dû vous révéler par avance ces deux ineffables mystères de sa charité.

Durant notre action de grâces après la sainte communion, nous unir quelquefois aux sentiments de saint Joseph faisant reposer l’Enfant-Jésus sur son coeur.

Saint Joseph, vous dont la sainteté éminente a été le fruit du Précieux Sang, priez pour moi.

Père Éternel, je vous offre le Sang Précieux de Jésus-Christ, en expiation de mes péchés, pour la délivrance des saintes âmes du purgatoire, et pour les besoins de la Sainte Église

Ind. de 500 jrs. Plén. mens. aux cond. ord.

( S.P.A., 10 mars 1933.)