XVII

 

« Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir sauvés au prix de tout son Sang !»

De nos jours, tous les coeurs sont en proie à une rage d’excitation qui éloigne de Dieu, puis trouble la paix et le bonheur de la société. Cette morbide avidité de boire dans les torrents boueux des plaisirs mondains empoisonne les sources de la joie véritable et permanente. Là il nous faut boire, c’est dans les fontaines de l’éternelle félicité que nous ouvre la communion. « Dans les fontaines du Sauveur vous puiserez des eaux avec joie.» (Is. XII, 3.) O bon Samaritain, vous avez dit un jour : « Si je les renvoie chez eux à jeun, ils défailliront sur la route.» Voyez, Seigneur, combien mon âme est languissante d’amour pour vous : oh! Laissez l’huile et le vin de votre Sang couler dans mon coeur malade et soulager le tourment de mon âme. Reposant sur votre sein dans la communion de chaque jour, ô Maître bien-aimé, j’absorberai, de la béante blessure de votre côté, le céleste vin du salut qui calmera mon coeur et lui donnera un avant-goût de cette félicité que le monde ne connaît point. Sang du Christ, enivrez-moi. Embrasez mon coeur du divin amour. Pénétrez-le de l’amour de la souffrance et de l’esprit de sacrifice. Transportez-moi d’enthousiasme pour votre honneur et votre gloire. Donnez-moi une âme apostolique. « Mon Sang est vraiment un breuvage», avez-vous dit. Oui, divin Sauveur, donnez-moi à boire de l’eau du puits de votre Sacré Coeur.

A l’heure de ma mort, lorsque mon esprit sera tourmenté par le souvenir de mes péchés, lorsque mon imagination sera terrifiée par l’énormité de mes fautes et la sévérité des jugements de Dieu, laissez, ô Jésus, votre Sang expiatoire imbiber mon âme de vos infinies miséricordes. Lorsque le froid saisira mes membres et que mon corps sans force tombera en agonie, alors, ô Coeur Sacré de Jésus, envoyez un jet de votre Sang divin et vivifiant dans mon coeur mourant, afin de l’animer de confiance et d’espérance, afin qu’enivrée de votre saint amour, je puisse entrer dans le ciel comme une victime de votre Précieux Sang et m’associer au triomphe et aux chants de joie des élus. « Vous nous avez lavés, Seigneur, dans votre Sang, et vous avez fait de nous un royaume pour Dieu.»

Père Éternel, je vous offre le Sang Précieux de Jésus-Christ, en expiation de mes péchés, pour la délivrance des saintes âmes du purgatoire, et pour les besoins de la Sainte Église.

Ind. de 500 jrs. Plén. mens. aux cond. ord.

(S.P.A., 10 mars 1933.)