VI
« Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir sauvés au prix de tout son Sang ! »
Adorons avec un saint tremblement le Précieux Sang de Jésus hypostatiquement uni à la divinité dans la personne du Verbe fait chair.
On raconte dans la vie de saint François de Borgia, qu’assistant un malade qui touchait au terme de sa vie et refusait obstinément de se confesser, le saint prit un crucifix et se prosterne à terre, auprès du lit du malade. Avec des paroles de feu, au nom du Sang tout-puissant de Dieu, au nom de l’immense amour que le Rédempteur nous a témoigné sur la croix, il l’exhorta à se réconcilier avec Dieu et à recevoir les saints sacrements. Mais comme celui-ci n’en restait pas moins endurci dans l’impiété, on vit un Sang frais s’échapper de l’image. Le Seigneur voulait, par ce miracle, l’inviter à la pénitence, et lui offrir, avec une bienveillance inouïe, son Sang pour remède à son obstination; mais le misérable refusant d’écouter les paroles du saint et l’invitation de Dieu même, on vit l’image détacher une de ses mains de la croix, et, la remplissant de Sang, le jeter au visage du pécheur obstiné. Peu de temps après il mourut désespéré, et ce Sang, miraculeusement échappé du crucifix, ne servit, en punition de son obstination criminelle, qu’à attirer contre lui les flammes dévorantes du feu infernal. (Euseb Nierimber, Histoire de saint François de Borgia.)
Le même Sang adorable adoucit les terreurs de la mort pour saint Camille de Lellis. Plein de dévotion envers le Sang de Jésus-Christ, ce saint trouvait une grande consolation, dans sa dernière maladie, à avoir devant les yeux une image de Jésus crucifié, dont il donna lui-même le dessin. Le Sang s’échappait en grande abondance des plaies; une multitude d’anges le recueillaient dans des calices et le présentaient au Père Éternel. Le saint, à cette vue, sentait un grand soulagement, et, dans les derniers moments de sa vie, s’excitait à une espérance plus vive du salut éternel, en considérant ce que faisaient les esprits bienheureux. Et nous, nous pouvons nous unir à eux, car c’est là aussi notre sainte obligation de tenir élevé entre le ciel et la terre le calice du Sang qui réconcilie l’homme avec son Dieu. Appelons à notre secours les esprits angéliques pour nous aider à bien accomplir, en union avec Jésus, notre office de médiateurs.
Père Éternel, je vous offre le Sang Précieux de Jésus-Christ, en expiation de mes péchés, pour la délivrance des saintes âmes du purgatoire, et pour les besoins de la Sainte Église..
Ind. de 500 jrs. Plén. mens. aux cond. ord.
(S.P.A., 10 mars 1933.)