V

« Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir sauvés au prix de tout son Sang ! »

Sainte Gertrude vit un jour des flots de Sang jaillissant des plaies sacrées de Notre-Seigneur comme d’une source de vie. De là, elle tirait une comparaison entre l’âme vertueuse et le jardin du paradis. Dans ce séjour d’innocentes délices, fertilisé par les eaux d’une source intarissable, les arbres sont toujours verts, les fruits en sont riches et abondants. « De même », disait la sainte, « par la vertu du Sang de Jésus, l’âme qui s’achemine vers le ciel, par le sentier de la mortification et de la prière, est enrichie de grâces également variées, riches et abondantes. »

Saint Jean Chrysostome nous présente la même pensée. Pénétré d’une profonde vénération et d’un amour ardent pour le Sang de Jésus, il le compare à un fleuve qui arrose toute la terre, la rend fertile et lui fait produire une variété d’arbres dont chacun, en son temps, porte les fruits qui lui sont propres. Quelle abondance de fruits ne voyons-nous pas dans ces âmes qui se nourrissent du Sang de Notre-Seigneur!… Que ceux qui mettent en lui toute leur confiance exhalent un doux parfum de vertu! Qu’ils sont énergiques dans les bonnes œuvres ! Qu’ils sont forts pour résister à la tentation ! Que de torrents de grâce découlent du trône du Père céleste, sur l’âme qui, enivrée du Sang de Jésus, s’applique au travail de sa propre perfection et du salut de son frère !

Servons-nous des paroles de Thomas à Kempis pour dire à Notre-Seigneur : « Jésus-Christ, mon doux Sauveur, mon unique espérance et mon refuge, par amour pour vous, je renonce aux choses d’ici-bas, vous choisissant, en ce jour, pour être mon Protecteur, le Guide de ma vie, mon Consolateur dans la douleur, la tentation et le travail. Vous êtes mon Refuge, mon Asile, le Lieu de mon repos ; votre Corps sacré et votre Sang précieux sont ma nourriture, mon rafraîchissement. Vous êtes mon tendre Ami, mon Père bien-aimé et mon Frère chéri ; le Pasteur, le Gardien de ma vie ; vous êtes Celui entre les mains duquel je me remets avec tout ce qui me regarde ; parce que, hors de vous, il n’y a pas de salut. Laissez tomber sur moi, je vous en supplie, quelques gouttes de votre Sang très précieux, et que sa vertu demeure à jamais avec moi !

 

Que vos yeux reposent sur moi ; que votre main droite soit toujours prête à me soutenir; c’est ainsi que, fortifié par vous, j’atteindrai avec d’autres âmes, le royaume de la gloire que vous m’avez acquis par votre Sang Rédempteur ! » Ainsi soit-il.

Père Éternel, je vous offre le SangPrécieux de Jésus-Christ, en expiation de mes péchés, pour la délivrance des saintes âmes du purgatoire, et pour les besoins de la Sainte Église.

Ind. de 500 jrs Plén. mens. aux cond. ord.

(S.P.A., 10 mars 1933.)