III

« Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir sauvés au prix de tout son Sang ! »

En vérité, Dieu nous a placés dans un exil magnifique; et la terre, quoique punie du péché de l’homme, est encore pleine de splendeurs et de joies; mais le trésor sans prix, l’ornement incomparable de la terre, c’est la sainteté. Jésus y a laissé cette plante arrosée de son Sang divin. »

Le Sang très précieux du Verbe divin est cette fontaine dont les eaux rejaillissent avec une magnifique abondance sur la maison du véritable David. La vaste mer figurée par les paroles du prophète, c’est la sainte Église. Si nous le voulions, nous éloignerions de nous toutes nos iniquités, nous engloutirions tous nos péchés dans la profondeur de cette mer. O valeur incomparable de ce trésor ! Quel esprit peut la concevoir ! Quelles paroles peuvent la décrire !… Que dire, sinon que c’est le Sang d’un Dieu incarné ! C’est pourquoi saint Jean Chrysostome l’appelle, le salut des âmes : Sanguis Christi, salus animarum ; saint Thomas d’Aquin, la clef du ciel : Sanguis Christi, clavis paradisi ; saint Bernard en parle comme d’une trompette retentissante : Sanguis Christi quasi tuba exaltat vocem suam ; et la séraphique Madeleine de Pazzi dit que le Sang Précieux est « le doux aimant qui attire les cœurs, le prix de notre rachat, le bain des âmes, le gage et les arrhes de la vie éternelle. » Le pécheur trouve dans ce Sang cette confiance dont il a besoin pour accomplir sa conversion ; et le juste y puise la persévérance dans la justice.

O Sang infiniment précieux de Jésus ! Sang que j’aime ardemment, comme votre souvenir allume en nous l’amour pour Celui qui vous a versé ! « Considérez et voyez si je ne suis pas un Dieu d’amour », semble nous dire Jésus Crucifié, couvert de blessures et de Sang. Oui, dit sainte Catherine de Sienne, sans le spectacle d’un tel amour, nous demeurerions privés de la charité divine ; cet amour si profond, si intime, si immense, si généreux et si constant, cet amour plus embrasé que le feu doit dissiper notre froideur.

Ah ! de même que les Israélites marquèrent leurs portes du sang de l’agneau pascal, marquons, nous aussi, nos esprits et nos cœurs du Sang de l’Agneau immaculé, et l’antique promesse se réalisera, et le fléau de la justice divine ne nous touchera pas.

Père Éternel, je vous offre le Sang Précieux de Jésus-Christ, en expiation de mes péchés, pour la délivrance des saintes âmes du purgatoire, et pour les besoins de la Sainte Église. .

Ind. de 500 jrs Plén. mens. aux cond. ord.

(S.P.A., 10 mars 1933.)