N E U V A I N E
a u s a i n t
E N F A N T J É S U S M I R A C U L E U X D E P R A G U E
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Histoire
En
1617, Ferdinand II occupe le trône impérial d'Autriche. Les débuts de son règne
sont pénibles. En effet, le pays connait de violentes controverses religieuses,
dues à l’expansion du protestantisme. La révolution éclate en Bohême où
Frédéric, Prince du Palatinat, protestant acharné, réussit à se faire élire
roi.
L'empereur
Ferdinand II s'oppose énergiquement à l'envahisseur. Appuyée par le puissant
Maximilien, duc de Bavière, l'armée des alliés catholiques pénètre en Bohême.
L’issue de la lutte est cruciale : ou le protestantisme s’étend avec Frédéric,
ou le catholicisme triomphe sous le gouvernement des Habsbourg. Confiant sa
cause à Dieu, l'empereur demande des prières publiques pour le succès de son
armée. A sa demande, le Pape Paul V envoie le Révérend Père Dominique de Jésus
et Marie, troisième Supérieur Général des Carmes déchaussés. Ce fervent
religieux accompagne l'armée, et la met sous la protection toute spéciale de
la Mère de Dieu. Répondant à son invitation, les soldats de l'empereur
invoquent sans cesse la Reine du Ciel. Peu de temps après, c’est la victoire !
En
reconnaissance, l'Empereur établit en Bohême plusieurs monastères de Carmes.
L’un d'eux s'installe à Prague en 1621 et sa chapelle est dédiée à
Notre-Dame des Victoires. Aussi longtemps que l'Empereur Ferdinand habite à
Prague, la Communauté religieuse ne manque de rien. Cependant, pour des raisons
de gouvernement, il retourne à Vienne. Peu à peu, les Carmes connaissent
la misère au point de manquer souvent de pain. Leur grande
confiance en Dieu ne va pas être déçue.
Une princesse vit alors
à Prague. Celle-ci, Polyxène de Lobkowitz, veut aider les religieux dans leur
détresse et les visite en 1628. A cette occasion, elle leur offre une statuette
de l'Enfant-Jésus en disant « Mon Révérend Père, je vous confie ce que
j'ai de plus précieux, ici-bas. Vénérez bien l'Enfant- Jésus et rien désormais
ne vous manquera ».
La
petite statue est en cire pure et mesure 48 centimètres. D'après un écrivain
de l'époque, cette statue vient d'Espagne et a été offerte à la princesse
Polyxène par sa mère, à l’occasion de son mariage. Accueillie avec
reconnaissance par les Religieux, la statue est placée dans la chapelle du
Noviciat et honorée avec une grande ferveur par la Communauté tout entière et
par les novices en particulier. La prédiction de la princesse ne tarde pas
à se réaliser : Une grande abondance de grâces spirituelles et temporelles répond
à la foi confiante des Religieux, auxquels, dès lors, plus rien ne manque...
Parmi eux, le Révérend Père Cyrille de la Mère de Dieu est le plus fervent
apôtre de l’Enfant-Jésus.
En
1630, la guerre éclate à nouveau en Bohème. Les Carmes transfèrent leur
Noviciat à Munich. Dans la précipitation du départ, l'imminence du danger,
les Religieux oublient la précieuse statue. Dans le bouleversement des déplacements,
la dévotion à l'Enfant Jésus se perd insensiblement. Malheureusement,
l'ennemi s'empare de la ville, et détruit les églises et les monastères. Un
des protestants arrache de son socle la précieuse statue et la jette derrière
l'autel.
L'année
suivante, l'empereur reprend la ville de Prague. Les Carmes réintègrent leur
monastère, mais aucun ne se soucie de retrouver la statue de l’Enfant-Jésus.
Les Religieux vivent dans une extrême pauvreté. En 1634 nouvelle occupation de
Prague, cette fois par les Suédois, nouvel exil de la Communauté. Leur retour
« chez eux » n’est définitif qu'en 1635. Cependant, la paix n'amène
pas l'abondance, et la misère se fait, une fois de plus, cruellement sentir.
Le
Révérend Père Cyrille rentre à Prague en 1637. Cette année, la ville est de
nouveau menacée d'envahissement par les protestants. La crainte du danger
stimule la ferveur des Religieux qui se souviennent de la protection visible de
l'Enfant Jésus. Le Père Cyrille demande alors à son Supérieur d'activer les
recherches afin de retrouver ce trésor perdu. Il le découvrir lui-même dans
les plâtras accumulés derrière l'autel... Tout heureux, le Père expose la
statue dans le chœur de la chapelle. Peu après, les forces coalisées de l'armée
protestante sont brisées... tout danger disparait pour les moines depuis si
longtemps accablés d'épreuves et d'anxiétés...
Un jour, agenouillé
devant l'Enfant-Jésus, le Père Cyrille prie de toute son âme, lorsqu'il
entend clairement ces mots : « Aie pitié de moi et j'aurai pitié de
toi. Rends-moi mes mains et je te rendrai la paix. Plus tu m'honoreras, plus je
te favoriserai. »
Il
constata alors que les iconoclastes ont mutilé la statue. Sans attendre, il
supplie le Révérend Père Prieur de la faire réparer. Celui-ci prétexte la
pauvreté du Couvent qui interdit toutes dépenses... Le Père Cyrille prie
alors de tout son cœur et voici que, trois jours après, un don inattendu de
100 florins est fait pour le culte de l'Enfant Jésus. Le Père Prieur souhaite
acheter une nouvelle statue, apparemment plus belle que la précédente. Mais,
le jour même où celle-ci est exposée, un lourd chandelier fixé au mur se détache
et la brise en plusieurs morceaux. Au même moment, le Père Prieur tombe
malade et doit abandonner son poste. Le Père Cyrille renouvelle sa demande auprès
du nouveau Supérieur, mais le manque d'argent fait encore une fois remettre à
plus tard la réparation désirée…
Le pauvre religieux persévère dans la prière, sachant qu'elle place en nos
mains la toute-puissance de Dieu. Des offrandes anonymes parviennent au Père
Prieur, mais il en dispose pour le bien-être des religieux. Et cependant,
ceux-ci sont éprouvés par la maladie. Plusieurs cas mortels s'étant présentés
et le Prieur étant atteint lui-même. La statuette attend dans l'ombre la réparation
nécessaire. Dans la prière, le Père Cyrille exprime son regret au Petit
Roi qui lui dit un jour : « Place-moi à l'entrée de la sacristie ;
quelqu'un viendra et me prendra en pitié. »
En
effet, peu de temps après, Daniel Wolf, se présente au monastère et dit au Père
: « Confiez-moi la statue, je la ferai réparer à mes frais. » Il le
fait, à la grande joie de tous. A ce moment, Daniel Wolf fait face à un grave
procès. Il a perdu une charge importante et il court à la ruine. Dès
qu'il se charge de la réparation de la statue, son procès est abandonné et
tout rentre dans l’ordre.
En
1878, l'église et l'autel sont magnifiquement restaurés, ce qui donne lieu à
des fêtes grandioses.
Il
faut attendre le 19ème siècle pour que le culte de l’Enfant-Jésus
de Prague se répande dans le monde de façon extraordinaire. En France elle se
propage dans de nombreuses provinces et s'y développe rapidement dès 1890.
L'année suivante, en 1891, l’œuvre de l'Enfant Jésus se fonde à Bruxelles.
En 1894 le Divin Petit Roi s'installe à Tongres. Depuis 2011, l’Enfant-Jésus
de Prague est également honorée à l’église Saint-Sauveur de Horion-Hozémont.
Le nom de cette paroisse semble prédestinée à accueillir le Petit Roi. Il est
le Sauveur du monde. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie.