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C A T É C H I S M E

 

P a r

 

L’Abbé  Ant. Ollagnier

 

ex- aumônier de l’hospice de la charité de Saint-Étienne

 

3e  Édition

 

Conforme au manuel du catéchisme de Lyon et au  ( Codex Juris Canonici )

 

Ouvrage approuvé et béni par S. Em. Le Cardinal Coullié,

Archevêque de Lyon

1924

 

 

L e ç o n   p r é l i m i n a i r e

 

  1. Etes-vous chrétien ?

Oui, je suis chrétien par la grâce de Dieu.

 

+ Plusieurs, disait Saint Grégoire de Nazianze en parlant de lui-même et de son ami Saint Basile, plusieurs se font honneur de certains noms illustres qu’ils ont acquis par leurs hauts faits ou qu’ils ont hérités de leurs ancêtres.  Mais pour nous, nous mettons toute notre gloire à porter le nom de chrétiens et à honorer par nos œuvres ce titre sublime ; nous en sommes plus fiers qu’Alexandre aurait pu l’être de la conquête du monde entier.

 

+ Impatientée contre une femme qui travaillait dans son appartement, Mme Louise de France lui dit avec fierté : - Ne suis-je pas la fille de votre roi ? ---Et moi, madame, lui répond cette dernière, ne suis-je pas la fille de votre Dieu ? ---A ces mots, vivement frappée, la fille du roi s’humilie devant sa servante : ---Vous avez raison, reprend-elle, c’est moi qui ai tort, je vous en demande pardon.---

 

+ L’an 177, une grande persécution sévit à Lyon.  Plusieurs chrétiens furent arrêtés entre autres une jeune esclave, nommée Blandine.  Conduite au supplice, les plus affreuses tortures ne purent ébranler son courage.  ---Je suis chrétienne ! --- Ce sont les seuls mots qu’on put lui arracher.  

 

 

2.      Qu’est-ce qu’un chrétien ?

Un chrétien est celui qui a reçu le Saint Baptême.

 

+ Il  n’est rien sur la terre qui approche de la dignité du chrétien.  Saint Louis, roi de France, en était tellement convaincu, qu’il signait Louis de Poissy, en mémoire du baptême qu’il avait reçu dans cette ville, faisant entendre par là qu’il regardait la qualité de chrétien comme supérieure à la dignité royale.  À son exemple, faites-vous une gloire d’être chrétien.

 

+  «  Je suis chrétien, disait La Harpe à des impies qui l’interrogeaient sur sa religion, parce que vous ne l’êtes pas.  Une religion qui a pour ennemis mortels les plus mortels ennemis de toute morale, de toute vertu et de toute humanité, est nécessairement amie de la morale, de la vertu et de l’humanité.  Elle est donc la bonne. »

 

 

3.      Pour être un bon chrétien, suffit-il d’avoir reçu le baptême ?

Pour être un bon chrétien, il ne suffit pas d’avoir reçu le baptême.  Il faut de plus croire les vérités de la religion chrétienne et pratiquer les devoirs qu’elle impose.

 

+  Un de ces chrétiens qui n’ont du christianisme que le Baptême, voulut qu’on gravât sur sa tombe cette épitaphe : «  Ci-gît l’insensé qui est sorti de ce monde sans se demander à lui-même pourquoi il y était venu. »

 

+  «  Mes amis, disait Roger-Collard, soyez chrétiens.  Ce n’est pas assez : soyez catholiques !…Il n’y a de solide dans le monde que les idées religieuses.  Ne les abandonnez jamais, ou, si vous les abandonnez, rentrez-y. »

 

+  On raconte d’Alexandre le Grand, ce conquérant fameux, qu’on lui amena un jour un pirate célèbre par ses brigandages.  Le prince lui demanda son nom : «  Je m’appelle Alexandre, répondit le pirate. --- Il te faut changer de nom ou de profession, reprit le héros. »  Changeons notre nom de chrétien, ou vivons selon les engagements contractés à notre baptême.

 

+  Un magistrat, connu par son incrédulité, tomba malade.  Aussitôt il appela un prêtre.  Celui-ci, arrivé près de lui, ne put dissimuler son étonnement : «  Je comprends votre surprise, dit le malade.  C’est pour me confesser que je vous ai prié de venir ; et il est juste que je commence par cet aveu.  J’ai été assez libertin pour désirer que la religion ne fût pas vraie, mais jamais assez sot pour le croire.  La foi a toujours été au dedans et l’incrédulité sans cesse au dehors.  En deux mots, pendant ma vie je n’ai été qu’un grand menteur à moi-même et aux autres.  Que Dieu me pardonne ! »  Et il mourut très chrétiennement.  ( L’abbé Baron, N-D. des soldats.)

 

 

4.      Qu’est-ce que la religion chrétienne ?

La religion chrétienne est la religion établie par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

 

+  De même que l’œil, à l’aide d’un instrument, voit ce qui est hors de sa portée, de même notre intelligence, à l’aide de la révélation divine, connaît des vérités au-dessus de sa nature, et appelées pour cela surnaturelles.

 

+  Un des anciens amis de Brücker, célèbre écrivain converti, voulait lui prouver que la révélation, la foi pouvait être utile dans les temps de barbarie, mais qu’aujourd’hui les propres lumières de l’homme civilisé suffisaient.  Brücker prit, sur sa table, un livre et pria son ami de lire à haute voix.  Pendant ce temps, Brücker se hâte de fermer les volets de l’appartement. --- Que fais-tu donc ?  demande l’autre. ---  Mon cher, je te livre à tes propres lumières, répond Brücker, lui faisant comprendre les ténèbres de la raison humaine sans la foi.

 

5.      Que contient la religion chrétienne ?

La religion chrétienne contient :  1- des vérités à croire ; 2- des devoirs à pratiquer ; et 3- des moyens à employer pour nous sanctifier.

 

+  Un jour, un aspirant au doctorat avait répondu aux examinateurs d’une manière très satisfaisante, en présence de Garcia Moreno, président de la République de l’Équateur :  «  Vous connaissez votre droit, Monsieur, lui dit le président, mais savez-vous votre catéchisme ?  Pour administrer la justice, un magistrat doit connaître avant tout la loi de Dieu. »  Et il interrogea l’étudiant qui resta muet.  «  Monsieur, lui dit Garcia Moreno, vous êtes reçu docteur, mais vous n’exercerez pas votre profession avant de savoir votre catéchisme.  Enfermez-vous, pour l’apprendre, chez les Franciscains. »

 

+  Malgré ses erreurs, le célèbre philosophe Jouffroy savait apprécier la valeur du catéchisme :  « Il y a, dit-il, un tout petit livre que l’on fait apprendre aux enfants et sur lequel on les interroge à l’église.  Lisez ce petit livre, qui est le catéchisme, vous y trouverez la solution de toutes les questions que j’ai posées, de toutes sans exception.  Demandez au chrétien d’ou vient l’espèce humaine, il le sait; ou elle va, il le sait; comment elle y va, il le sait.  Demandez à ce pauvre petit enfant, qui de sa vie n’aurait pu y songer, pourquoi il est ici-bas et ce qu’il deviendra après sa mort, il vous fera une réponse sublime.  Origine du monde, origine de l’homme, destinée de l’homme en cette vie et en l’autre, rapports de l’homme avec Dieu, devoirs de l’homme avec ses semblables, droits de l’homme sur la création, il n’ignore rien de tout cela; et quand il sera grand, il n’hésitera pas davantage sur le droit naturel, sur le droit public, sur le droit des gens.  Car tout cela découle avec clarté et comme de soi-même du catéchisme.  Voilà ce que j’appelle une grande religion.  Je la reconnais à ce signe qu’elle ne laisse sans réponse aucune question qui intéresse l’humanité. »

 

+  Diderot, faisait réciter l’Évangile à sa fille, fut surpris par un de ses amis, qui lui en témoigna son étonnement :  «  Après tout, lui répond ce philosophe, que puis-je lui enseigner de mieux ? »---Le fameux Biron, si ennemi de la vraie piété, voulut aussi que sa fille fût élevé dans les principes de la Foi.

 

6.      Ou apprend-on la religion chrétienne ?

On apprend la religion chrétienne surtout au catéchisme.

 

+  Le général de Lamoricière, à la fin de sa vie, aimait à apprendre le catéchisme.  C’était avec son livre de messe et l’Imitation, son livre le plus usuel.  Un visiteur qui s’en aperçut un jour, ne dissimula pas sa surprise.  « Eh bien !  oui, dit le général, j’en suis là, je m’occupe de cela; je ne veux pas rester comme vous, le pied en l’air entre le ciel et la terre, entre le jour et la nuit; je veux savoir ou je vais, à quoi m’en tenir, et je n’en fais pas mystère. »

 

+  «  Je trouve dans la religion chrétienne un caractère qui me ravit :  c’est qu’elle joint la métaphysique la plus savante à la plus parfaite et à la plus efficace simplicité.  Assurément, Platon, Aristote et les autres grands philosophes ont des pages admirables, mais il ne sortira jamais de là un symbole qu’on puisse faire réciter aux petits enfants.  Il n’y a jusqu’ici que la religion chrétienne qui ait eu à la fois la Somme de saint Thomas et un catéchisme. » ( Jules Simon.)

 

+  «  Il n’existe pas, il n’a jamais existé ni pu exister, en dehors du christianisme, un livre comme le catéchisme qui, sous un plus mince volume, dans un ordre plus sûr, avec des formules plus simples plus précises, renferme plus de vérités sur Dieu, sur l’homme sur le monde présent, sur la vie future, qui forme un tout plus fini, plus substantiel, un corps de doctrine plus achevé, plus complet; c’est simplement le sommaire de toute la sagesse divine et humaine. » (Mgr Freppel.)

 

+  « Si je savais quelque chose de mieux pour faire de Marie une fille respectueuse, une femme dévouée, une mère tendre et digne, je le lui enseignerais; mais je ne connais rien au monde que le catéchisme qui contienne tout cela.  Puisse-t-elle pour son bonheur et pour le nôtre, croire, aimer et pratiquer ce qu’il enseigne. » (Diderot).

 

+  «  Donoso Cortès étant à la campagne dans un petit village, allait très assidûment entendre la parole de Dieu, chaque dimanche.  Ses amis lui manifestèrent un jour leur étonnemen de le voir s’intéresser à ce qu’ils appelaient une parole rude, grossière.  «  Quand le prêtre parle, leur répondit l’ambassadeur, je vois Dieu derrière lui. »

 

 

7.      Les enfants qui négligent d’apprendre le Catéchisme font-ils une grande faute ? 

Oui, les enfants qui négligent d’apprendre le catéchisme font une grande faute parce qu’ils se mettent dans l’impossibilité de connaître leurs devoirs et de les remplir.

 

+  « Pendant que je dessinais quelques détails de l’intérieur, dit le vicomte Walsh dans le récit d’une de ses visites à la prison du Mont Saint-Michel, un jeune détenu, grand et beau jeune homme, vint s’asseoir sur la même poutre que moi.  Il se mit à regarder mon croquis, et me voyant hésiter pour une ligne de perspective, il me dit :  « Si Monsieur veut me le permettre, je lui ferai observer que cela devrait être ainsi…--- Vous dessinez donc ?  lui dis-je. --- Oui, Monsieur. Oh ! les talents ! On me les avait tous donnés, mais comme on ne m’avait donné que cela, vous me voyez ici. ¨

 

+  On a vu des enfants surmonter les plus grands obstacles pour assister au catéchisme.  Ainsi, durant un hiver extrêmement rigoureux, il y en eut plusieurs en Pologne qui traversaient, nu-pieds et à demi vêtus, de vastes plaines couvertes de neige pour se rendre aux instructions religieuses.  Comme le plus jeune semblait transi de froid, on le voulut renvoyer chez lui, mais il s’écria :  « Quand mes pieds devraient geler, je l’endurerais volontiers pour apprendre le chemin du ciel. ¨ (Cat.en ex.)

 

+  Odilon Barrot, ancien ministre de Louis-Philippe, dans les séjours, parfois longs, qu’il faisait à Villefort, ne manquait pas de s’informer de l’heure du catéchisme des enfants et d’y assister avec attention et respect.  Que de gens moins instruits que lui auraient besoin d’assister au catéchisme au moins le dimanche !

 

 

 

 

P R E M I È R E    P A R T I E

 

 

L E S    V É R I T É S    À    C R O I R E

 

 

 

LEÇON  PREMIÈRE

 

Du Symbole des Apôtres et du Signe de la Croix

 

 

8.      Ou sont contenues les principales vérités de la religion chrétienne ? 

Les principales vérités de la religion chrétienne sont contenues dans Le Crédo, ou Symbole des Apôtres.

 

9.      Qu’est-ce que le symbole des Apôtres ?

Le symbole des Apôtres est un résumé en douze articles des vérités que les Apôtres ont enseignées de la part de Jésus-Christ.

 

+  Chateaubriand fait une réflexion remarquable :  «  Tandis que le monde entier, dit-il, adorait à la face du soleil mille divinités honteuses, douze pêcheurs, cachés dans les entrailles de la terre, dressaient la profession de foi du genre humain, et reconnaissaient l’unité de Dieu créateur de ces astres à la lumière desquels on n’osait encore proclamer son existence.  Si quelque Romain de la cour d’Auguste, passant auprès de ce souterrain, eût aperçu les douze Juifs qui composaient cette œuvre sublime, quel mépris il eût témoigné pour cette troupe superstitieuse !  avec quel dédain il eût parlé de ces premiers fidèles !  Et pourtant, ils allaient renverser les temples de ce Romain, détruire la religion de ses pères, changer les lois, la politique, la morale, la raison et jusqu’aux pensées des hommes !… »

__________

 

 

1.      Qu’étaient les Apôtres ?

Les apôtres étaient douze hommes que Jésus-Christ avait choisis et envoyés pour enseigner sa religion.

 

 

 

2.      Récitez le Symbole des Apôtres.

1.      Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre ;

2.       et en Jésus-Christ son Fils unique Notre-Seigneur ;

3.       qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie;

4.       qui a souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli ;

5.       est descendu aux enfers; et le troisième jour, est ressuscité d’entre les morts;

6.       est monté aux cieux,  est assis à la droite de Dieu , le Père Tout-Puissant ;

7.       d’ou Il viendra juger les vivants et les morts ;

8.       je croix au Saint-Esprit ;

9.       la Sainte Église Catholique, la communion des saints ;

10.   la rémission des péchés ;

11.   la résurrection de la chair ;

12.   et la vie éternelle.  Ainsi soit-il. 

 

+  Tertullien nous dit que le Symbole était pour les premiers chrétiens ce que le mot d’ordre est pour le soldat.  Quand un étranger se présentait pour assister aux assemblées il devait réciter les douze articles du Symbole ; s’il ne savait pas les réciter, il était refusé.

 

3.       Y a-t-il un abrégé du Symbole des Apôtres ? 

Oui, il y a un abrégé du symbole des apôtres ; c’est le signe de la croix qui rappelle les principales vérités contenues dans le Symbole.

 

+  Quand le maréchal de Vioménil était sur son lit de mort, un visiteur lui dit :  « Je suis sûr, maréchal, que vous regrettez de ne pas tomber sur un champ de bataille ? – Eh ! monsieur, dit le  mourant, n’est-ce pas là le plus beau drapeau ? . »  Et il montrait le crucifix qu’il tenait dans ses mains.

 

 

4.      Comment fait-on le signe de la Croix ?

On fait le signe de la croix en mettant la main droite au front, puis à la poitrine, ensuite à l’épaule gauche, et enfin a l’épaule droite, en disant :  Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.  Ainsi soit-il ou bien, en latin :  In nomine patris, et Filii, et Spiritus Sancti.  Amen.

 

+  Une personne n’osait faire le signe de la Croix.  «  Eh quoi ! lui dit un chrétien plus courageux, vous rougissez de former sur vous le signe du salut !  Jésus-Christ a-t-il rougi de mourir pour vous sur la Croix ? . »

 

+  Saint Anschaire, apôtre de la Suède et du Danemark, vit un jour entrer dans l’église une bande d’enfants tous légers, un seul excepté : ce dernier prend de l’eau bénite, fait le signe de la croix et prie avec respect.  Anschaire l’appelle, l’instruit, et Rambert, c’était le nom de l’enfant, devint son successeur comme archevêque de Hambourg.

 

 

5.      A quels moments convient-il de faire le signe de la Croix ?

Il convient de faire le signe de la croix en se levant, en se couchant, au commencement de ses prières et de ses principales actions et quand on est tenté d’offenser Dieu. 

 

 

6.      Quels sont les principaux effets du signe de la Croix ? 

      Les principaux effets du signe de la croix sont de nous fortifier dans nos tentations et d’attirer sur nous les bénédictions de Dieu. 

 

+  Saint Hilarion, ayant fait trois signes de croix sur le sable, fit rentrer dans ses bornes une mer en courroux qu’un tremblement de terre en avait fait sortir, et qui menaçait d’inonder toute la contrée.

 

+  Saint Roch, par la vertu du signe de la croix, guérit un grand nombre de pestiférés.

 

+  Sous la persécution de Dioclétien, Tiburce, célèbre martyr, fut amené au préfet Fabien, qui fit préparer un grand brasier avec de l’encens, et lui commanda ou d’offrir de l’encens aux idoles ou de marcher sur le brasier.  Tiburce se munit du signe de la croix et se promena les pieds nus sur les charbons ardents sans ressentir la moindre douleur. 

 

+  Un jour, des méchants trouvant que Saint Benoît, patriarche des moines d’Occident, était trop sévère, lui présentèrent du vin dans lequel ils avaient mis du poison.  Le saint religieux, fit selon sa coutume, le signe de la croix sur le verre, et celui-ci tomba en mille éclats. 

 

 

LEÇON  11

 

Premier article du Symbole

 

D e   l’ e x i s t e n c e   d e   D i e u

 

 

7.      Récitez le premier article du Symbole. 

Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre.

 

 

8.      Quelle est la première vérité que nous devons croire ?

La première vérité que nous devons croire, c’est qu’il y a un Dieu. 

 

+  Entre deux commerçants :  «  Voulez-vous une quittance ? --- Inutile.   Entre braves gens !  Dieu nous voit. --- Mais, vous croyez en Dieu ?  --- Oui, et vous donc ?  --- Non. --- Oh! Donnez-moi vite ma quittance. »

 

+  Un jour que d’Alembert et Condorcet dînaient chez Voltaire, ils voulurent parler athéisme, mais Voltaire les arrêta tout court :  «  Attendez, leur dit-il, que j’aie fait sortir mes domestiques ; car je ne veux pas être assassiné cette nuit. » 

 

+  Un impie, aussi léger dans ses raisonnements que dans sa personne, se présenta un jour chez M. Oudin, savant et pieux ecclésiastique :  «  Monsieur, lui dit-il brusquement, je suis bien aise de vous apprendre que je suis un athée. »  A ces mots, l’homme de Dieu s’armant d’une lunette qu’il trouve sous sa main, fixe les yeux sur le jeune fat :  «  Que faites-vous là, Monsieur, lui dit celui-ci. --- Je regarde cet être étrange qu’on appelle athée et que je n’avais pas encore vu. »  Déconcerté par cette parole, le jeune impie disparut.  ( Mérault ).

 

+  Les astres rouleraient encore dans les cieux, quand même tous les astronomes briseraient leurs lunettes.

--- Les négations des impies ne détrônent pas Dieu qui les attend.  ( Louis Veuillot.)

 

 

9.      Pourquoi croyez-vous qu’il y a un Dieu ? 

Je crois qu’il y a un Dieu, parce qu’Il nous a révélé Lui-même son existence.

 

 

10.  Quand Dieu a-t-il révélé son existence ? 

Dieu nous a révélé son existence quand Il s’est manifesté à Adam et aux patriarches, à Moïse et aux prophètes, et surtout en la personne de Son Fils, Jésus-Christ.

 

PREMIER TÉMOIGNAGE DE L’EXISTENCE DE DIEU ;  La Révélation. 

 

+  Une voix se fit entendre un jour à Moïse :  «  Moïse, Moïse ! --- Seigneur, me voici.  --- N’approche pas, car la terre que tu foules aux pieds est une terre sainte…  je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; j’ai vu l’affliction de mon peuple, j’ai entendu ses cris…  Va l’arracher des mains de l’Égypte…---  Que suis-je, moi, pour aller vers Pharaon ? --- Je serai avec toi.--- J’irai donc vers les enfants d’Israël et je leur dirai :  Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.  Mais s’ils me disent :  Quel est son nom ?  Que leur répondrai-je ? --- Je suis celui qui suis.  Tu leur diras ; celui qui est m’a envoyé vers vous. » ( Gen., 111.) 

  

 

11.  Pouvons-nous par la raison connaître Dieu d’une manière certaine ? 

Oui, nous pouvons par la raison connaître Dieu d’une manière certaine, puisque toutes les créatures nous prouvent son existence. 

 

 

12.  Comment les créatures prouvent-elles l’existence de Dieu ? 

Les créatures prouvent l’existence de Dieu parce qu’elles ne peuvent exister par elles-mêmes.  Comme il faut un ouvrier pour bâtir une maison, il a fallu un créateur pour faire de rien le ciel et la terre. 

 

 

13.  L’ordre du monde prouve-t-il l’existence de Dieu ? 

Oui l’ordre du monde prouve l’existence de Dieu.  Cet ordre admirable ne peut venir que d’une intelligence très parfaite :  cette intelligence, c’est Dieu. 

 

 

14.  La conscience elle aussi prouve-t-elle l’existence de Dieu ? 

Oui, la conscience elle aussi prouve l’existence de Dieu, car elle suppose un Maître qui nous commande le bien et nous défend le mal, qui nous récompensera si nous faisons le bien et nous punira si nous faisons le mal.

 

DEUXIÈME TÉMOIGNAGE DE L’EXISTENCE DE DIEU 

 

+  J’ai vu hier, disait un paysan à un voisin incrédule, une machine merveilleuse.  On y jette un peu de foin et il en sort du lait. --- En voilà une belle invention !  Ou as-tu vu cette merveille ?  ---  Dans ton étable … »

 

Pensées de Cicéron sur la création. ---  Lorsque vous examinez une grande maison, disait-il, lors même que vous n’en voyez pas l’architecte sous vos yeux, vous vient-il jamais à la pensée qu’elle est l’ouvrage des souris et des belettes ?  Comment pouvez-vous croire sérieusement que tant de magnificence, tant de variété, tant d’harmonie dans les corps célestes, la vaste étendue de la mer et de la terre, etc., n’est que le pur effet du hasard ? 

     Si quelqu’un était porté à croire, dit-il encore, que tout ce que nous considérons n’est que le produit du hasard, je ne  comprends pas pourquoi celui-là ne prétendrait pas qu’en jetant çà et là une grande quantité de lettres, elles ne s’arrangeraient pas de  telle sorte qu’elles parvinssent à former les annales d’Ennius.  

 

+  Volney, ce fameux impie qui vomit tant de blasphèmes contre la religion, fut surpris un jour en mer par une horrible tempête.  Tout le monde s’était mis à prier, lui-même fit comme les autres.  Après la tempête, une personne qui connaissait ses sentiments irréligieux lui témoigna son étonnement :  «  Autre chose, répondit-il, est de faire de la philosophie lorsque l’on est dans son cabinet, tranquille à l’abri de tout danger ; autre chose est d’être sur mer pendant la tempête. »

 

+  «  Ce monde est l’œuvre d’un Dieu ou du hasard.  Je vous défie de sortir de là.  C’est un dilemme invincible.  Il n’y a pas un troisième terme.  Or, si Dieu est incompréhensible, le hasard est impossible.  Dieu dépasse ma raison et la confond ; le hasard la révolte.  La non existence du hasard est tout ce qu’il y a de plus facile à démontrer.  Il suffit de regarder ce qu’il produit.  L’irrégularité en est le caractère constant.  Rien de continu ne sort de lui.  Il y a un mot qui est l’opposé du mot hasard, c’est le mot de suite.  On ne tire pas le même numéro vingt fois de suite.  On ne fait pas tomber un dé sur le même numéro vingt fois de suite.  Or la nature tire le même numéro et amène le même dé depuis des milliers d’années, de siècles. »  

   «   Depuis des milliers de siècle tout ce qui naît, tout ce qui vit, tout ce qui fait vivre, tout ce qui croit, tout ce qui décline, tout ce qui meurt obéit à une même loi, suit un même ordre, passe par les mêmes vicissitudes.  Donc il est impossible que le hasard ait créé le monde, donc il est l’œuvre de Dieu, donc Dieu existe. »   ( E. Legouvé.) 

 

 

15.  Dans tous les temps et dans tous les pays, a-t-on cru à l’existence de Dieu ?

Oui, dans tous les temps et dans tous les pays, on a cru à l’existence de Dieu.

 

TROISIÈME TÉMOIGNAGE DE L’EXISTENCE DE DIEU.

 

+  On demandait à un Arabe du désert comment il avait pu arriver à connaître l’existence d’un Dieu :  «  De la même façon, répondit-il, que je reconnais, par les traces empreintes sur le sable, s’il a passé là un homme ou une bête. »

 

+  En 1721, les Danois envoyèrent des missionnaires pour prêcher l’Évangile aux peuplades païennes du Groënland.  Un grand nombre d’entre eux se convertirent et furent baptisés.  L’un d’eux cependant disait aux missionnaires :  «  Avant votre arrivée, je me disais souvent à moi-même :  une barque ne se fait pas toute seule, il faut un habile ouvrier ; pour faire un oiseau, il faut plus d’habileté que pour faire une barque ; personne n’est capable de faire un oiseau.  Et l’homme qui est le plus parfait des êtres que nous voyons, qui l’a fait ?  Comment le soleil, les étoiles, la terre et la mer existent-ils ?  Celui qui les a faits, doit être doué de beaucoup d’intelligence, de beaucoup de puissance et de beaucoup de bonté.  C’est ainsi que nous raisonnions sur l’existence de Dieu, même avant votre arrivée chez nous. »  ( Abb. Debreyne.) 

 

 

16.  Y a-t-il plusieurs dieux ? 

Non, il n’y a qu’un seul Dieu et il ne peut y en avoir plusieurs. 

 

     C’est la conclusion de tout ce qui précède.

 

 

 

LEÇON   111

 

 

Suite du premier article du symbole

 

 

L e s   p e r f e c t i o n s   d e   D i e u

 

 

26.  Qu’est-ce que Dieu ?

Dieu est un pur esprit, éternel, infiniment parfait, créateur et souverain maître de toute choses.

 

+  Épictète, à qui l’on demandait ce que c’est que Dieu, répondit :  «  Si je pouvais dire ce qu’est Dieu, Dieu ne serait pas ce qu’il est, et je serais Dieu. »

 

+  Le roi Hiéron demanda un jour à Simonide, poète et philosophe distingué, ce que c’est que Dieu.  Le philosophe, avant de répondre à cette question, pria le roi de lui accorder un jour pour y réfléchir.  Le lendemain, il en demanda deux, et ainsi de suite, doublant toujours le nombre.  Hiéron étonné, voulant connaître le motif de ces délais, reçut de lui cette réponse :  La chose me paraît d’autant plus obscure que j’y réfléchis plus longtemps.  ( Moitrier.)

 

 

27.   Pourquoi dites-vous que Dieu est un pur esprit ? 

Je dis que Dieu est un pur esprit, parce qu’il est un être intelligent et qu’il n’a pas de corps. 

 

 

28.  Pourquoi dites-vous que Dieu est éternel ? 

Je dis que Dieu est éternel, parce qu’il a toujours existé et qu’il existera toujours.

 

+  Toutes les fois que Sainte Thérèse entendait chanter pendant la grand’messe, ces paroles :  cujus regni non erit finis, elle était ravie de ce que l’empire du Souverain Maître qu’elle servait n’aurait point d’autres bornes que l’éternité.

 

+  Une veuve, sur son lit de mort, consolait ses enfants par ces belles paroles :  «  Je vous laisse, mes chers enfants, un Père qui ne mourra jamais, mais qui vivra éternellement. »

 

 

29.  Pourquoi dites-vous que Dieu est infiniment parfait ? 

Je dis que Dieu est infinement parfait, parce qu’il a toutes les perfections, et que ses perfections n’ont point de bornes.

 

+  Saint Ignace de Loyola aimait à méditer souvent sur les sublimes attributs de Dieu.  Il ne fallait qu’un insecte, une fleur, une plante ou même un simple brin d’herbe pour le jeter dans une espèce d’extase.  Mais rien ne lui causait autant de ravissement que la vue du ciel et la contemplation de la majesté divine qui s’y reflète. 

 

+  Saint François passait souvent les nuits entières avec ces seules paroles qui lui servaient d’une ample matière d’oraison :  «  Qui êtes-vous, Seigneur, et qui suis-je?  Ah ! que vous êtes grand, et que je suis peu de chose !… »

 

 

30.  Pourquoi dites-vous que Dieu est le Créateur ? 

Je dis que Dieu est le Créateur, parce qu’il a fait de rien et conserve par sa seule volonté tout ce qui existe.

 

+  Newton, un des plus grands écrivains de la science, n’entendait jamais prononcer le nom de Dieu sans s’incliner. 

  Les bons chrétiens ne doivent jamais l’entendre blasphémer sans frémir et sans réparer.

 

+  On ne peut rien voir de plus ridicule que les systèmes des anciens philosophes sur l’origine du monde.  Les uns ont cru le monde éternel ; d’autres ont attribué sa formation au hasard.  Démocrite, qui se retira dans des tombeaux afin de n’être point troublé dans ses méditations par les conversations des vivants, attribuait à la rencontre fortuite des atomes la création du monde et même la liberté de l’homme.  Ce système, qui fut aussi celui d’Épicure et de Lucrèce, fait honte à l’esprit humain.  Suivant Thalès, l’origine de toutes choses est due à l’eau ; suivant Anaximène, c’est à l’air, et suivant Héraclite, c’est au feu. 

  Un philosophe a prétendu que l’homme était né de l’écume de la mer échauffée par les rayons du soleil, et un autre qu’il venait de l’huître ; l’huître, en se perfectionnant, est devenue un poisson, le poisson est devenu un amphibie, l’amphibie est devenu un quadrupède, le quadrupède est devenu un aigle, l’aigle un singe, et le singe, en se perfectionnant, est devenu un homme.

  De quels délires l’homme n’est-il donc pas capable, quand il n’a d’autres lumières que celles de sa raison et qu’il n’est pas éclairé et guidé par la foi !  ( Devoirs du chrétien, par F. P. B. )

 

 

31.  Pourquoi dites-vous que Dieu est le souverain maître de toutes choses ? 

Je dis que Dieu est le souverain maître de toutes choses, parce que tout lui appartient, et que rien n’arrive dans le monde sans son ordre ou sans sa permission.

 

+  Sur les cerceuils de sa fille et de son gendre, Victor Hugo, à qui l’on prête tant d’impiétés, laisse tomber, avec ses larmes, ces strophes d’une si chrétienne résignation : 

je viens à vous, Seigneur, Père auquel il faut croire,

Je vous porte, apaisé,

Les morceaux de ce cœur, tout plein de votre gloire,

Que vous avez brisé.

Je conviens à genoux, je conviens, Père auguste,

Que vous seul possédez le réel, l’absolu ;

Je conviens qu’il est bon, je conviens qu’il est juste

Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l’a voulu.

 

+  Saint Canut, roi d’Angleterre, voulut un jour confondre certains flatteurs qui louaient sa puissance.  S’asseyant sur le bord de la mer au moment du flux, il étend la main et ordonne à l’eau de se retirer.  Mais malgré son ordre, les vagues s’avancent et menacent de l’engloutir.  «  Voyez, dit-il, quelle est ma puissance ! »

 

 

32.  Ou est Dieu ? 

Dieu est au ciel, sur la terre et en tous lieux.

 

I m m e n s i t é

 

+  «  Dis-moi ou est Dieu et je te donne une orange ?  --- Et moi, Monseigneur, je vous en donne deux, si vous me dites ou il n’est pas », répondit un jour à son évêque l’enfant qui fut plus tard Chateaubriand.

 

+  «  Ou étiez-vous, Seigneur Jésus, disait Saint Antoine, lorsque je recevais de si rudes coups ? --- J’étais près de toi, lui répondit Notre-Seigneur, et je considérais avec quel grand et invincible courage tu soutenais le combat. »

33.  Dieu voit-il tout ? 

Oui, Dieu voit tout :  le présent, le passé, l’avenir, et jusqu’à nos plus secrètes pensées.

 

+  Un jeune homme se plaignait au directeur de sa conscience de ne pouvoir se débarrasser des pensées impures qui le tourmentaient.  Le prêtre lui répondit :  «  Imaginez-vous que votre tête est transparente comme le cristal, et que chacun peut y découvrir vos pensées et vous serez aisément délivré de toutes ces imaginations criminelles. » 

 

+  Basile, empereur de la Grèce, donnait à son fils Léonce, ce beau conseil :  «  Jamais, mon fils, vous ne vous repentirez d’une seule de vos actions, si, chaque fois que vous voudrez entreprendre quelque chose, vous êtes vivement persuadé que Dieu vous voit et vous observe.  De cette manière, vous n’oserez jamais, soit en public, soit en secret, faire quelque action coupable.  Si vous croyez pouvoir vous soustraire aux regards des hommes, vous n’échapperez jamais à la vue de Dieu qui pénètre dans les plus profonds abîmes du cœur. »  ( Mansi, n. 6).

 

 

34.  Dieu prend-il soin de toutes les créatures ? 

Oui, Dieu prend soin den toutes les créatures :  Il les gouverne avec sagesse et bonté; c’est ce qu’on appelle la providence.

 

+  Une enfant de huit ans dit un jour à sa mère :  «  Maman, vous me dites tous les jours que le bon Dieu est bon, cependant il ne me donne jamais rien ! --- Eh quoi, répondit la mère, n’est-ce pas Dieu qui fait croître les fruits, les fleurs, tout ce que tu vois ?  N’est-ce pas lui qui t’a donné une mère ? »  L’enfant comprit et embrassa sa mère en lui disant :  «  Il ne m’aurait donné que toi que je comprends maintenant que Dieu est bon. »

 

+  M. de Chantal ayant été blessé mortellement à la chasse par l’imprudence d’un ami fut lui-même son consolateur en disant :  «  Mon ami, le trait était parti d’en haut avant de partir de ta main. » 

 

+  Mme de Sévigné, en parlant de Turenne, dit que «  le canon qui tua ce grand homme était chargé de toute éternité ».  Cette pensée est aussi vraie qu’énergiquement rendue.

 

+  Un prédicateur venait de faire un magnifique sermon sur la Providence quand il se vit accoster par un pauvre ouvrier :  . Vous avez bien parlé, mon Père, mais je suis une preuve vivante du contraire de ce que vous avez dit.  J’ai toujours mis ma confiance en Dieu.  Dans quelques jours, je vais être exproprié et déshonoré avec ma femme et mes enfants.  Je dois mille écus et je ne sais ou les prendre. ---  Mon ami, répond le Père, voilà 100 louis.  Il y a quelques jours, une princesse, après un sermon sur l’aumône, me les remit en me disant de les donner à qui je voudrais.  Je vous les confie.  Croyez à la Providence. » 

    

   

 

LEÇON  1V

 

Suite du premier article du Symbole

 

Des  mystères en général et du mystère de la  Sainte Trinité

 

1.      --- LES MYSTÈRES EN GÉNÉRAL

 

 

27.  Qu’est-ce qu’un mystère ?

Un mystère est une vérité révélée de Dieu, que nous devons croire quoique nous ne puissions pas la comprendre.

 

 

28.  Les mystères sont-ils contraires à la raison ?

Non, les mystères ne sont pas contraires à la raison, mais au-dessus d’elle.

 

 

29.  Y a-t-il des mystères ailleurs que dans la religion ? 

Oui, il y a des mystères ailleurs que dans la religion :  la nature elle-même est remplie de choses que nous ne comprenons pas.

 

 

30.  Pourquoi devons-nous croire les mystères de la religion ?

Nous devons croire les mystères de la religion, parce qu’ils ont été révélés par Dieu qui ne peut se tromper ni nous tromper. 

 

+  Nous sommes comme échelonnés le long d’une montagne élevée ; ceux qui sont à la base ne voient pas ce que voient ceux qui sont un peu plus haut.  Chacun voit selon le degré de son élévation. --- Dieu au sommet voit tout. --- Ce qu’il me dit exister et que je ne puis voir est un mystère pour moi.

 

+  «  Un Dieu qui pourrait être compris ne saurait être le Dieu véritable, mais un Dieu imaginé par l’homme.  Qu’on avance tant qu’on voudra dans l’infini, on ne trouvera jamais les limites de ce qui n’en a point ; c’est une mer immense, sans fond et sans rivage.  L’ incompréhensibilité de la nature divine lui est tellement propre que refuser de croire en Dieu parce qu’il est incompréhensible, c’est refuser de croire en Dieu, parce qu’il est Dieu. »  ( Frayssinous.)

 

+  « …Pour moi je ne crois rien,

Sinon ce que je vois. --- Ah ! dit l’autre, très bien ;

Tu crois ce que tu vois !  O raisonneur habile,

Et l’aveugle à ton gré, que croira-t-il alors ? 

Parce que l’on t’a fait à ta prison d’argile

Une fenêtre ou deux pour y voir au dehors ;

Parce que la moitié d’un rayon de lumière

Échappé du soleil dans ton œil peut glisser,

Quand il n’est pas bouché par un grain de poussière,

Tu crois qu’avec ses lois le monde y va passer !

O mon ami !  Le monde incessamment remue

Autour de nous, en nous, et nous n’y voyons rien. » ( Alfred de Musset.)

 

+  Quelqu’un se vantait de comprendre Dieu et ses attributs divins.  «  Est-ce bien sûr ? »  lui dit une personne et elle lui posa quelques questions sur les fourmis, auxquelles le fanfaron ne sut que répondre.  «  Comment pouvez-vous connaître Dieu, lui dit-elle alors, puisque vous êtes incapable de connaître une de ses plus petites œuvres ? » 

 

31.  Quels sont les principaux mystères de la religion ? 

Les principaux mystères de la religion sont :  1e Le mystère de la Sainte Trinité; 2e Le mystère de l’Incarnation; 3e Le mystère de la Rédemption.

 

 

 

11.    LE MYSTÈRE DE LA SAINTE TRINITÉ

 

32.  Qu’est-ce que le mystère de la Sainte Trinité ?

Le mystère de la Sainte Trinité est le mystère d’un seul Dieu en trois personne. 

 

+  Saint Augustin, ce grand génie, se promenant sur le bord de la mer, s’occupait du mystère de la Sainte Trinité qu’il cherchait à approfondir.  Il vit alors un enfant qui prenait de l’eau de la mer dans une coquille et la mettait dans un petit creux :  «  Que prétendez-vous faire, mon enfant, lui dit le saint docteur ? --- Je veux, lui répliqua l’enfant, mettre dans ce creux toute l’eau de la mer. »  Il ne put s’empêcher de rire de la simplicité de cet enfant, qui lui dit alors;  «  Je vous assure que je viendrai plutôt à bout de mettre toute l’eau de la mer dans ce trou que vous de comprendre le mystère de la Sainte Trinité. »  ( Conf. De S. Aug.) 

 

+  Un médecin impie demandait à son fermier, homme croyant, s’il était allé au ciel compter les personnes de la Sainte Trinité. --- Et vous, Monsieur, êtes-vous allé à Pékin compter combien cette ville renferme de Chinois… --- Si je ne suis pas allé, d’autres l’ont fait et j’ai leur témoignage. --- Et moi aussi j’ai un témoignage ; celui de Dieu, et celui-là en vaut bien un autre.  Etez-vous allé dans l’estomac de vos malades pour voir la maladie dont ils souffraient et le remède à leur appliquer ? »

 

33.  Quelles sont les trois personnes de la Sainte Trinité ?

Les trois personnes de la Sainte Trinité sont ;  le Père, le Fils et le Saint-Esprit. 

 

  La raison n’eût jamais soupconné l’existence de trois personnes en Dieu, si Dieu lui-même ne nous l’avait pas révélé.

 

34.  Ces trois personnes sont-elles distinctes l’une de l’autre ? 

Oui, ces trois personnes sont distinctes l’une de l’autre, parce que le Père n’est pas le Fils, le Fils n’est pas le Père et le Saint-Esprit n’est ni le Père ni le Fils.

 

35.  Chacune de ces trois personnes est-elle Dieu ?

Oui le Père est Dieu, le Fils est Dieu et le Saint-Esprit est Dieu. 

 

36.  Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont-ils trois Dieux ? 

Non, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, quoique distincts entre eux, ne sont qu’un seul et même Dieu. 

 

37.  Pourquoi ces trois personnes ne sont-elles qu’un seul et même Dieu ?

Ces trois personnes ne sont qu’un seul et même Dieu, parce qu’elles n’ont toutes trois qu’une seule et même nature, une seule et même Divinité.

 

38.  Les trois personnes de la Sainte Trinité sont-elles égales en toutes choses ? 

Oui, les trois personnes de la Sainte Trinité sont égales en toutes choses; également Éternelles, Infinies, Toutes-Puissantes…, puisqu’Elles sont le même Dieu.

 

+  Le père de Sainte Barbe était un païen, et parce que sa fille ne voulait pas abjurer la foi chrétienne, il l’avait enfermée dans une haute tour dont la construction n’était pas achevée.  Il se mit alors en route pour un long voyage.  La Sainte remarqua qu’il n’y avait que deux fenêtres dans la salle qui lui était assignée.  Après de vives instances, elle obtint des ouvriers qu’ils en fissent une troisième; elle en voulait trois en l’honneur des trois personnes divines.  Quand le père revint, il découvrit le changement qui avait été apporté à ses plans par l’intervention de sa fille.  Il entra dans une violente colère; et la trouvant inébranlable dans sa foi, il se précipita sur elle, et de sa propre main il la tua de son épée en l’année 306.  ( Abbé Debreyne.)

 

+  Un enfant parlait à son père du mystère de la Sainte Trinité dont il avait été question au catéchisme.  «  Et l’on t’a appris, dit le père, que la première personne n’est pas plus ancienne que la seconde ?  Alors, moi, je ne suis pas plus vieux que toi?   --- Si, repartit l’enfant, mais il n’y a pas plus longtemps que vous êtes mon père que moi je suis votre fils. »

 

 

 

 

L E Ç O N   V

 

Suite du premier article du Symbole

 

La  création  des  anges  et  de  l’homme

 

Suite de l’explication du premier article :  Je crois en Dieu, etc.

 

 

27.  Quelle sont les plus parfaites créatures de Dieu ? 

Les plus parfaites créatures de Dieu sont les anges et les hommes.

 

1.      ---  LES ANGES

 

28.  Qu’est-ce que les anges ? 

Les anges sont des esprits qui ne sont pas comme nos âmes unis à des corps. 

 

+  Raphaël, un des sept anges qui sont toujours présents devant le Seigneur, prêts à exécuter ses ordres, prit le nom et la figure d’Azarias, et conduisit le jeune Tobie à Ecbatane, chez Raguël.  Il lui fit épouser Sara, fille unique de Raguël :  encore vierge, elle avait eu sept maris, que Dieu avait fait exterminer, dans le temps même des noces, parce qu’ils se proposaient de mauvaises fins dans leur mariage.  Après qu’il l’eut ramené sans accident chez son père, qui était aveugle, il lui dit de mettre sur les yeux de ce saint vieillard le fiel d’un poisson monstrueux, dont il l’avait délivré dans le voyage, et le père du jeune Tobie recouvra la vue.  Raphaël s’étant fait connaître pour l’ange du Seigneur, dit à Tobie le père :  «  Le Seigneur m’a envoyé pour vous guérir et délivrer du démon Sara, l’épouse de votre fils.  Lorsque vous adressiez à Dieu vos prières avec larmes, je les lui présentais :  vous lui étiez agréable, parce que vous ensevelissiez les morts.  C’est pour cela qu’il a été nécessaire que vous fussiez éprouvé. »  Voilà une image des nombreux et importants services que nous rendent tous les jours nos anges gardiens.  ( D’Outreman. )

 

+  Saint Pierre, prisonnier d’Hérode-Agrippa, devait être livré aux juifs pour la fête de Pâques.  Pendant ce temps-là, l’Église ne cessa de prier pour lui.  L’ange brisa ses chaînes, le conduisit à travers les corps de garde, jusqu’à ce qu’il fût dans la rue, en pleine liberté.

    

29.  Dans quel état Dieu a-t-il créé les anges ? 

Dieu a créé les anges dans un état de grâce et de sainteté. 

 

30.  Tous les anges ont-ils persévéré dans cet état ? 

Non, tous les anges n’ont pas persévéré dans cet état :  une partie d’entre eux s’est révoltée contre Dieu et a été précipitée dans l’enfer.

 

+  On demanda, un jour, à un petit enfant, qui avait créé le démon :  «  Dieu l’avait créé ange, répondit-il, mais il s’est fait démon par son péché. »  La réponse ne pouvait être meilleure.

 

31.  Comment appelle-t-on les anges qui se sont révoltés contre Dieu ? 

On les appelle les mauvais anges ou les démons.

 

32.  Les mauvais anges ne cherchent-ils pas à nous porter au mal ?

Oui, les mauvais anges cherchent à nous porter au mal par la tentation.

 

+  Les démons acharnés contre le curé d’Ars.--- «  La première fois que le démon est venu, me tourmenter, raconte M. Vianney, c’était à neuf heures du soir, au moment ou j’allais me mettre au lit.  Trois grands coups retentirent à la porte de ma cour, comme si on avait voulu l’enfoncer avec une énorme massue.  J’ouvris aussitôt ma fenêtre et je demandai :  Qui est là ?… Mais je ne vis rien, et j’allai tranquillement me coucher, en me recommandant à Dieu, à la très sainte Vierge et à mon bon ange.  Je n’étais pas endormi que trois autres coups plus violents, frappés non plus à la porte extérieure, mais à celle de la montée d’escalier qui conduit à ma chambre, me firent tressaillir.  Je me levai et m’écriai une seconde fois :  Qui est là ?…  Personne ne répondit.  Lorsque le bruit commença, je m’imaginai que c’étaient des voleurs qui en voulaient aux beaux ornements de M. le vicomte d’Ars, et je crus qu’il était bon de prendre des précautions.  Je priai deux hommes courageux de venir coucher à la cure pour me prêter main-forte en cas de besoin.  Ils vinrent plusieurs nuits de suite; ils entendirent le bruit, mais ne découvrirent rien et demeurèrent convaincus que ce vacarme avait une autre cause que la malveillance des hommes.  J’en acquis moi-même bientôt la certitude, car, pendant une nuit d’hiver qu’il était tombé beaucoup de neige, trois énormes coups se firent entendre au milieu de la nuit.  Je sautai précipitamment à bas de mon lit, et descendis jusque dans la cour, pensant trouver cette fois les malfaiteurs en fuite et me proposant d’appeler du secours.  Mais, à mon grand étonnement, je n’entendis rien, je ne vis rien, et, qui plus est, je ne découvris sur la neige aucune trace de pas.  Je ne doutai plus alors que ce ne fût le démon qui voulait m’effrayer.  Je m’abandonnai à la volonté de Dieu, le priant d’être mon défenseur et on gardien, et de s’approcher de moi avec ses saints anges quand mon ennemi viendrait de nouveau me tenter. »  ( Vie du curé d’Ars, 111, 2. )

 

+  Les disciples de saint Antoine demandèrent un jour à ce saint ermite quelle arme on devait prendre pour vaincre le démon.  «  Croyez-moi, dit-il, Satan redoute les veilles des âmes pieuses; il craint la prière, le jeûne, la pauvreté volontaire, la miséricorde et l’humilité, mais surtout l’amour ardent pour Jésus-Christ.  Le signe de la croix seul est capable de le désarmer et de le mettre en fuite. »

 

33.  Quelle a été la récompense des bons anges ?

La récompense des bons anges a été le bonheur du ciel.

 

34.  Les bons anges veillent-ils sur nous ?

Oui, les bons anges veillent sur nous, et chacun de nous à un ange gardien qui le protège.

 

+  Saint Théodore raconta un jour à Rufin qu’au moment ou les bourreaux se saisirent de lui pour le torturer, un ange se présenta à ses côtés pour rafraîchir ses membres brûlants :  «  Je n’ai commencé à souffrir, ajouta-t-il, que lorsque les bourreaux cessèrent de me tourmenter, car celui qui adoucissait mes souffrances disparut alors . »

 

35.  Quels sont nos devoirs à l’égard de notre ange gardien ? 

Nos devoirs à l’égard de notre ange gardien sont de respecter sa présence et de le prier avec confiance.  Surtout dans nos tentations et nos dangers.

 

+  Saint François Régis, quoique très fatigué par de nombreuses confessions qu’il avait entendues, fut obligé de se rendre à une nouvelle mission.  Il dormait en marchant.  Tout à coup, il se sent touché au bras, ouvre les yeux, et voit à ses pieds un effrayant abîme ou il se serait précipité s’il avait fait un pas de plus. 

 

+  Sainte Agnès fut conduite par les ennemis de la religion dans une maison de libertins.  Mais elle y trouva son bon ange qui la protégea et la préserva de toute insulte. 

 

+  Jeanne d’Orviéto était devenue orpheline toute jeune, et une personne vertueuse la plaignant de la perte de ses parents, elle lui montra l’image de son ange gardien ;  «  Voilà dit-elle, celui qui me servira de père et de mère; il m’aimera encore plus que mes bons parents que le ciel m’a enlevés. » 

 

 

11. --- L’HOMME

 

36.  Qu’est-ce que l’homme ? 

L’homme est une créature raisonnable, composée d’une âme et d’un corps.

 

+  Quand vous avez entendu un luth ou tout autre instrument qui vous a charmé, et qu’ensuite vous voyez ce même luth muet, immobile sur une table, vous conjecturez avec raison que ces cordes ne retentissaient pas d’elles-mêmes, et qu’il y avait sans doute un musicien habile qui en tirait de si beaux sons.  Pourquoi donc, lorsque vous voyez le corps de votre ami muet, immobile, sans mouvement et sans vie, n’en pas conclure que, lorsqu’il agissait, qu’il marchait, qu’il parlait de si bonne grâce, il y avait dans ce corps un autre principe plus noble que lui, comme le musicien est plus noble que l’instrument de musique.  ( P. Lejeune. )

 

37.  Qu’est-ce que l’âme ? 

L’âme est un esprit immortel, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, pour être uni à un corps. 

 

+  Quelqu’un disait à une personne que l’âme ne devait pas exister puisqu’on ne la voyait pas :  «  Mais alors, lui répondit celle-ci, vous ne devez pas avoir la raison, car on ne la voit pas plus que l’âme. » 

 

38.  Comment notre âme est-elle l’image de Dieu ?

Notre âme est l’image de Dieu, parce qu’elle est comme Dieu un esprit intelligent, libre et immortel.

 

39.  Sommes-nous certains d’avoir une âme ? 

Oui, nous sommes certains d’avoir une âme, car sans âme nous ne pourrions ni penser, ni vouloir, ni agir librement.

 

+  Théodoret raconte de sa mère, qu’étant jeune encore et mondaine, elle prit mal à un œil.  Elle alla, pour se guérir, trouver dans les environs d’Antioche un saint solitaire, qui, la voyant parée et fardée, lui dit :  «  Si un peintre célèbre avait fait un tableau magnifique et si un apprenti entreprenait de réformer son ouvrage, en changeant les couleurs, en allongeant les sourcils, n’aurait-il pas lieu de s’en offenser? »  Comprenant que le saint faisait allusion à la vanité, avec laquelle elle cherchait à réformer en elle l’œuvre de Dieu, la mère de Théodoret se jeta à genoux, demandant pardon; et le solitaire la guérit.  Depuis lors, elle dit adieu aux parures mondaines.  Le plus bel ornement, c’est la simplicité chrétienne.  Ne fardons pas notre âme.

 

40.  Pourquoi Dieu nous a-t-il créés ?

Dieu nous a créés pour le connaître, l’aimer, le servir, et, par ce moyen, mériter le bonheur du ciel.

 

+  «  Quel est le meilleur chemin qui conduit au ciel ? »  demanda un jour l’empereur Sigismond à Théodoric, évêque de Cologne.  Le prélat lui répondit :  « Ne le cherchez point dans les choses de ce monde.  Vous le suivez, prince, quand vous connaissez Dieu, quand vous l’aimez et le servez. »

 

+  Tous les jours, saint Louis récitait l’office des morts et entendait une, deux, trois et quelquefois quatre messes, et quand on lui disait que c’était trop pour sa position, il répondait :  «  Si je passais, comme tant d’autres rois, le même temps au jeu ou à la chasse, personne ne me le reprocherait. »  Ah! si les hommes consacraient à Dieu tout le temps qu’ils perdent, ils seraient vite devenus saints. 

 

+  Saint Bernard quittant la maison paternelle pour aller s’ensevelir avec ses frères dans la solitude, ils rencontrèrent le jeune Nivard leur frère, et ils lui dirent :  «  Désormais l’héritage te regarde; nous allons en religion.--- C’est-à-dire, reprit l’enfant avec vivacité, que le ciel sera pour vous et la terre pour moi; assurément, le partage n’est pas égal » ; et bientôt après il les suivit.

 

+  Un missionnaire voyant un domestique panser un cheval avec beaucoup de soins lui dit :  «  Combien de temps passez-vous ainsi pour tenir chaque jour votre cheval en si bon état ? --- Deux heures par jour, lui répondit-il. --- Combien de temps donnez-vous à votre âme, que faites-vous pour votre salut ?  le domestique franc, répondit : --- Tous les matins, je fais un signe de croix, je dis un Pater et un Ave.  Le dimanche, je vais quelquefois à la messe, mais j’aime les messes courtes, c’est tout.  ---  J’aimerais mieux être votre cheval que votre âme », répondit le spirituel missionnaire.

  

41.  Comment Dieu a-t-il créé le premier homme ?

Dieu forma le corps de l’homme avec de la terre et il créa une âme qu’il unit à ce corps.

 

+  « Étant tous pétris du même limon, disputer sur la noblesse de l’origine, c’est débattre sérieusement si telle sorte de terre vaut mieux que telle autre pour faire des briques ou du torchis.  En vérité, la belle question que celle-là !  Pour moi, il me suffit d’être fille de l’Église.  Je serais bien plus honteuse d’une faute vénielle que d’une basse et vile origine. »  ( Ste Thérèse.) 

 

+  Égide, le compagnon de saint François d’Assise, cherchant à gagner à l’amour de Dieu un homme mondain, lui amena un malheureux qui n’avait ni yeux ni mains.  Il demanda à celui-ci :  «  S’il y avait un homme qui pût vous rendre vos yeux et vos mains, l’aimeriez-vous ? ---  Bien plus, répondit l’infortuné, je me condamnerais pour lui aux travaux les plus serviles. »  Alors Égide se trounant vers l’homme mondain lui dit ;  «  Quelqu’un vous a donné tous vos membres et en outre des biens immenses, que ferez-vous pour lui ?  Ne devriez-vous pas l’aimer par-dessus tout, et lui donner votre corps et votre âme ?  Mais hélas !  vous êtes si froid et si insensible à l’égard de votre Dieu, votre bienfaiteur ! »  ( Melher.)

 

+  Saint Pierre Damien parle de la jeune femme d’un doge de Venise, qui avait ses appartements parfumés de toutes sortes de senteurs.  Or, Dieu lui envoya pour la punir, un ulcère affreux, qui la fit pourrir toute vive, avec une odeur tellement infecte, que personne ne pouvait l’aborder, excepté une domestique qui, se munissant d’odeurs très fortes, allait lui rende quelques services et se retirait aussitôt.  Sa mort, au lieu d’être un sujet de tristesse, fut un soulagement pour tous.

 

42.  Comment Dieu a-t-il créé la première femme ?

Dieu a créé la première femme en formant son corps de la chair du premier homme et en unissant à ce corps une âme qu’il a créée.

 

43.  Comment furent appelés le premier homme et la première femme ?

Le premier homme fut appelé Adam et la première femme fut appelée Ève.

 

  « Adam » signifie terre rouge.

  « Ève », en grec Zoé, signifie vie.  C’est la mère des vivants.

 

44.  Tous les hommes descendent-ils d’Adam et d’Ève ?  

Oui, tous les hommes descendent d’Adam et d’Ève ; ce sont nos premiers parents.

 

+  Histoire de Caïn. --- Caïn se fit laboureur, Abel berger.  Tous deux offraient à Dieu des présents.  Mais Dieu dédaignait les offrandes de Caïn parce que celui-ci ne choisissait pour faire des sacrifices que ce qui était le plus défectueux; et au contraire comblait de bénédictions Abel qui lui offrait les plus beaux agneaux de son troupeau.  Caïn fut si jaloux qu’il tua son frère.  Maudit de Dieu, fugitif, poursuivi par le remords, Caïn mourut lui-même de la main de son petit-fils Lamech.

 

 

L E Ç O N   VI

 

 

Suite du premier article du Symbole

 

 

De la chute de l’homme et du Messie promis

 

 

27.  En quel état Dieu créa-t-il Adam et Ève ?

Dieu créa Adam et Ève dans un état de grâce et de sainteté et les destina au bonheur du ciel.

 

28.  Ou Dieu placa-t-il Adam et Ève ?

Dieu plaça Adam et Ève dans le paradis terrestre, ou ils étaient parfaitement heureux, exempts de l’ignorance et de l’inclination au mal, de la souffrance et de la mort.

 

+    Dieu redonne quelquefois aux siens une pleine puissance sur la nature ennemie, suivant ce qu’a dit Jésus-Christ en parlant d’eux :  «  Ils manieront les serpents, et s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera pas de mal. »  C’est ainsi que les lions quoique affamés, ne firent aucun mal à Daniel, ni les serpents à saint Paul.  Les mêmes faits se sont renouvelés pour un grand nombre de martyrs.  On sait que l’abbé Paul Helladius eut un lion pour compagnon domestique; que saint Gérasine faisait paître l’âne de son couvent par un lion; que saint Norbert, archevêque de Magdebourg, faisait garder pareillement les troupeaux par un loup, lequel venait ensuite gratter à la porte de saint jusqu’à ce qu’on lui eût donné un morceau de viande; qu’un ours, ayant dévoré le cheval dont saint Romidius se servait pour faire ses courses, obéit ensuite au saint qui lui ordonna de faire lui-même les fonctions de bête de somme, etc. »  ( Cat. D’Hauterive. )

    

29.  Quelle défense Dieu fit-il à nos premiers parents ?

Dieu fit à nos premiers parents la défense de manger le fruit d’un certain arbre du paradis, pour éprouver leur obéissance et leur rappeler qu’il est le souverain maître.

 

30.  Adam et Ève ont-ils obéi à Dieu ? 

Non, Adam et Ève, trompés par le démon, ont désobéi à Dieu en mangeant le fruit défendu.

 

  Récit biblique. ---  Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux.  Il dit à la femme :  «  Pourquoi Dieu ne vous a-t-il pas permis de manger de tous les fruits du jardin ? »   La femme lui répondit ;  «  Nous mangeons de tous les fruits du paradis.  Quand au fruit de l’arbre qui est au milieu du paradis, Dieu nous a défendu d’en manger et même d’y toucher, de peur que nous ne mourions. »  Le serpent dit :  «  Pas du tout, vous ne mourrez pas.  Mais Dieu sait qu’au jour ou vous en mangerez, vos yeux seront ouverts, et vous serez comme des dieux, sachant le bien et le mal. »  La femme vit donc que ce fruit était bon à manger, beau d’aspect, et délectable à voir.  Elle en cueillit, en mangea, puis en présenta à son mari, qui en mangea. ( Gen.,11, 16 et s. )

 

31.  Que perdirent nos premiers parents par leur désobéissance ?

Par leur désobéissance nos premiers parents perdirent la grâce de Dieu et le droit au bonheur du ciel.

 

32.  Quelles furent les autres suites de leur désobéissance?

Les autres suites de leur désobéissance furent; l’ignorance et l’inclination au mal; la souffrance et la mort.

 

+  «   L’austère solitude de Bethléem n’empêhait point Jérôme d’être hanté et tourmenté  par les souvenirs de Rome païenne; --- retiré dans le désert, Antoine y trouvait des ennemis nombreux et y subissait d’affreuses luttes; --- étendu sur sa couche d’agonie, après 80 ans passés dans la pénitence la plus rigoureuse et le service de Dieu le plus dévoué, Hilarion y était encore visité et importuné par Satan; --- assez en crédit auprès de Dieu pour arracher trois morts à la tombe, Martin avait pourtant sans cesse à se défendre des esprits mauvais, --- et enfin Paul lui-même, l’illuminé du Christ, le vainqueur de l’idolâtrie et le docteur du monde, Paul en était réduit par la violence et la ténacité des tentations intimes à demander grâce  et merci à Dieu qui, lui promettant le secours refusait formellement de le soustraire à cette honte. »  ( Mgr Gay, De la Vie et des Vertus chrét. )

 

+  Saint Philippe de Néri disait à Dieu :  «  Seigneur tenez-moi bien aujourd’hui, de peur que je ne vous trahisse.  La blessure que vous reçûtes au côté est bien large, mais si vous ne me gardez pas, je l’élargirai encore. » 

 

+  Plus on tarde de vaincre ses passions, plus elles deviennent puissantes.  C’est ce que fit comprendre un ancien solitaire à un de ses disciples, en lui faisant arracher quatre petits cyprès d’une taille différente.  Le plus petit céda aussitôt; un autre plus difficilement; un troisième exigea de grands efforts et le quatrième ne put être arraché par un seul homme.  Ainsi en est-il des passions, si on les laisse grandir. 

 

33.  Le péché d’Adam s’est-il transmis à ses descendants ? 

Oui, le péché d’Adam s’est transmit à ses descendants, en sorte que tous les hommes naissent dans l’état de péché et sujets à toutes les misères qui en sont la suite.

 

34.  Comment s’appelle l’état de péché dans lequel nous venons au monde ?

L’état de péché dans lequel nous venons au monde s’appelle le péché originel, parce qu’il vient, non de notre volonté, mais de notre origine.

 

35.  Quelqu’un a-t-il été préservé du péché originel ?

Oui, quelqu’un a été préservé du péché originel; c’est la Sainte Vierge Marie, par le privilège de son Immaculée Conception.

 

+  La vérité du dogme de l’Immaculée Conception est prouvée par la rapide propagation de la médaille miraculeuse à l’effigie de Marie conçue sans péché, révélée à Paris en 1830, à Catherine Labouré, fille de la Charité --- et aussi par la célèbre conversion opérée  à Rome, en 1842, de l’israélite Ratisbonne.  Celui-ci cédant aux sollicitations d’un ami, consentit à porter cette médaille.  Peu de temps après, il fut favorisé d’une subite apparition de Marie qui éclaira son esprit, et d’ennemi acharné du nom chrétien le rendit catholique très fervent.

 

36.  Dieu abandonna-t-il l’homme après son péché ?

Non, Dieu n’abandonna pas l’homme après son péché; mais il en eut pitié et lui promit un Sauveur.

 

37.  Quel est le Sauveur promis au monde ?

Le Sauveur promis au monde est Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme.

 

 

 

L E Ç O N    VII

 

 

Deuxième et troisième articles du Symbole

 

 

Du mystère de l’incarnation

 

 

38.  Récitez le deuxième et le troisième articles du Symbole.

Et en Jésus-Christ son fils unique Notre-Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit; est né de la Vierge Marie.

 

+  Virginie Bruni entretenait fréquemment ses enfants des bienfaits dont nous a comblés Jésus-Christ.  Si elle leur donnait quelque chose, si elle leur procurait un délassement, elle n’omettait jamais de leur faire remarquer que tout provenait de Jésus-Christ.  Après le dîner et le souper, elle les conduisait à l’église pour y rendre grâce au divin Maître, à qui elle leur faisait demander bénédiction et secours pour eux et pour leur mère.  S’ils commettaient quelque faute, elle voulait qu’avant tout ils en demandassent pardon à Jésus-Christ, et lorsqu’elle les voyait humiliés et repentants;  «  C’est bien, leur disait-elle, Jésus-Christ est si bon qu’il vous a déjà pardonnés; à son exemple, je me plais à vous pardonner aussi. »  cette admirable mère l’avait compris;  ce qu’il y a de principal à mettre sous les yeux des enfants, c’est, en effet, Jésus-Christ, le centre de toute religion et notre unique espérance.

 

+  En 1848, à Paris, le canon de la guerre civile grondait non loin de l’église sainte-Clotilde, près des appartements ou Chateaubriand se mourait; il arriva qu’un tumulte plus fort, une clameur plus sauvage parvint jusqu’aux oreilles de l’illustre vieillard.  Il prit alors son crucifix, attacha sur l’image du Sauveur un ferme et doux regard et dit :  «  Jésus-Christ seul sauvera la société moderne; voilà mon Dieu, voilà mon Roi. »  Ce furent les dernières paroles de Chateaubriand. 

 

39.  Que nous enseignent le deuxième et le troisième articles du Symbole ?

Le deuxième et le troisième articles du symbole nous enseignent le Mystère de l’Incarnation.

 

40.  Qu’est-ce que le Mystère de l’Incarnation?

Le Mystère de l’Incarnation est le mystère du Fils de Dieu fait homme.

 

+  Un jour, Notre-Seigneur voyant la ferveur de la pénitence de sainte Marguerite de Cortone, lui dit :  «  Bénies soient les peines que j’ai souffertes pour toi, bénis soient l’Incarnation et tous mes travaux !  Quand même je n’aurais dans tout l’univers qu’un seul véritable enfant, je bénirais encore à cause de lui toutes mes souffrances. »  Ah! n’y aura-t-il pas parmi nous quelque âme qui donnera à Notre-Seigneur l’occasion de tenir un tel langage ?

 

41.  Comment le Fils de Dieu s’est-il fait homme ?

Le Fils de Dieu s’est fait homme en prenant, par la Toute-Puissance du Saint-Esprit, un corps et une âme semblables aux nôtres dans le sein de la Bienheureuse Vierge Marie.

 

    Récit Biblique.  ---  En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu en une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une Vierge qu’un homme de la maison de David, nommé Joseph, avait épousée, et cette Vierge s’appelait Marie.  L’ange, étant entré dans le lieu ou elle était, lui dit :  «  Je vous salue, pleine de grâce; le Seigneur est avec vous et vous êtes bénie entre toutes les femmes. »  Elle fut troublée en entendant ces paroles, et elle cherchait ce que voulait dire cette salutation.  L’ange lui dit :  «  Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu; vous allez concevoir dans votre sein, et vous mettrez au monde un fils, à qui vous donnerez le nom de Jésus.  Il sera grand et on l’appellera Fils du Très-Haut.  Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père; il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin. »  Alors, Marie dit à l’ange :  «  Comment cela se fera-t-il, car je ne connais point d’homme ? »  L’ange lui répondit :  «  Le Saint-Esprit descendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre; c’est pourquoi le fruit saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu.  Et voilà que votre cousine Élisabeth a elle-même conçu un fils dans sa vieillesse; celle qu’on appelait stérile est maintenant dans son sixième mois, parce qu’il n’y a rien d’impossible à Dieu. »  Marie dit alors :  « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole. »  ( S. Luc, 1. )

 

+  Charles II, roi d’Angleterre, vaincu à la bataille de Worcester, dut, pour se soustraire à ses ennemis, s’enfoncer dans les forêts et se déguiser en bûcheron, portant une lourde cognée, et couvert des humbles vêtements d’un ouvrier.  Mais ceux qui étaient dans le secret voyaient en lui leur souverain et leur roi, et ils l’en aimaient davantage, attendris qu’ils étaient de ses malheurs.  C’est ainsi que ceux qui ont la foi voient en Jésus-Christ, revêtu des haillons de l’humanité, leur souverain et leur Dieu; et il leur est d’autant plus cher qu’il s’est plus anéanti.

 

42.  Comment s’appelle le Fils de Dieu fait homme ?

Le Fils de Dieu fait homme s’appelle Jésus-Christ.

 

43.  Que veut dire ce nom :  Jésus-Christ ?

Jésus veut dire Sauveur; Christ veut dire consacré, celui que Dieu a sacré prêtre et roi de l’humanité.

 

+  Enflammé d’un grand amour surnaturel, saint Bernard s’écriait un jour :  « Seigneur, celui qui se montre ingrat à votre égard pour le bienfait de la création et qui ne vous aime pas pour cela mérite l’enfer ; mais celui qui ne vous aime pas parce que vous l’avez sauvé mérite qu’un nouvel enfer soit créé pour lui ! » 

 

+  Saint Nil, le jeune, qui vivait en Calabre au IXe siècle, raconte que son fils Théodule fut pris par les Sarrasins qui le mirent en vente avec une épée attachée au cou.  Ils étaient prêts à l’égorger s’ils n’en trouvaient pas au moins dix écus, et personne ne voulait l’acheter.  Le pauvre jeune homme conjurait les passants d’avoir pitié de lui, leur promettant de leur rendre le prix d’achat et de les servir toute sa vie en reconnaissance.  L’évêque du lieu passant par là fut attendri.  Il donna aussitôt les dix écus aux Sarrasins et il rendit la liberté au jeune homme.  Comme il dut être reconnaissant pour son libérateur !  Et Jésus-Christ n’a-t-il pas fait plus pour nous ? 

 

+  A Bonn, un professeur allait opérer un campagnard atteint d’un cancer à la langue.  De nombreux élèves entouraient le chirurgien qui, bientôt s’adressant au malade, lui dit :  «  A mettre les choses au mieux, il faut vous résigner, mon ami, à la pensée qu’après l’opération vous ne pourrez plus parler.  Et si vous avez un désir à exprimer, quelques paroles à adresser à quelqu’un, faites-le.  Songez bien que c’est la dernière parole que vous prononcerez de votre vie.  Après l’opération, vous demeurerez muet. »  Tous attendaient anxieux.  Le paysan courba un instant la tête, et soudain ces mots partirent de ses lèvres : 

«  Loué soit Jésus-Christ ! »

Une vive émotion s’empara de tous et l’on vit des larmes perler aux paupières du chirurgien.  L’opération fut faite.  Elle réussit.  Et l’homme resta muet !

«  Loué soit Jésus-Christ ! »  Que ce soit tous nos derniers mots !

( Suppl. de la Croix, 1er février 1898. )              

 

+  Saint Paul se plaisait à prononcer le nom de Jésus. On a compté 269 fois le nom de Jésus dans les 14 épîtres de saint Paul.

 

+  Le vénérable Hugues de Saint-Victor avait une profonde vénération pour le très saint nom de Jésus.  Aussi les plus grands de ses souhaits pour le dernier moment de sa vie étaient les trois suivants.  Le premier, que sa dernière nourriture sur la terre ne fût autre que le saint viatique; le second, que sa dernière pensée fût pour la douloureuse passion et la mort de Jésus-Christ, notre aimable Sauveur; le troisième, que la dernière parole sortie de sa bouche fût le doux nom de Jésus.  ( Melher. )

 

44.  Combien y a-t-il de natures en Jésus-Christ ?

Il y a deux natures en Jésus-Christ;  la nature divine puisqu’il est Dieu et la nature humaine puisqu’il est homme.

 

+  Un hérétique voulant faire dire à un enfant qu’il n’y a qu’une nature en Jésus-Christ, prit deux morceaux de fer, il les fit rougir et les joignit l’un à l’autre pour n’en faire qu’un seul morceau.  «  C’est ainsi, dit-il, que la nature divine et la nature humaine unies ensemble dans Jésus-Christ, ne font plus qu’une seule nature dans sa personne.  ---  Mais, répondit l’enfant, si, au lieu de prendre deux morceaux de fer, vous en preniez un seul, et que vous le joigniez à un lingot d’or, vous aurez beau les unir, l’or demeurera toujours or, et le fer toujours fer, quoiqu’ils ne fassent qu’un seul morceau.  C’est ainsi, conclut l’enfant, que la nature divine et la nature humaine, quoique distinguées l’une de l’autre ne font cependant qu’une seule personne en Jésus-Christ. »  ( lettres édifiantes. )

 

+  Dans la vie de Notre-Seigneur, on se rend facilement compte de cette double nature.  Partout le Dieu et l’homme s’y montrent d’une manière sensible. 

  Jésus naît dans une pauvre étable; mais les anges annoncent sa naissance et une étoile la signale aux rois de l’Orient qui viennent l’adorer dans sa crèche.  ---  On le présente au peuple comme un enfant ordinaire, mais un saint vieillard salue en cet enfant le sauveur envoyé par Dieu, la Lumière des nations.  ---  Il vit dans le dénûment, il ne sait ou reposer sa tête, il est sujet à la faim, à la soif, à la fatigue; mais il nourrit une foule avec cinq pains et deux poissons, il commande aux éléments, il rend la vue aux aveugles, guérit les paralytiques, ressuscite les morts. ---  Il meurt sur la croix; mais, à sa mort, le soleil s’obscurcit, la terre tremble, les rochers s’entr’ouvrent et le centurion se frappe la poitrine en disant;  «  Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu ! » --- Il descend dans la tombe;  mais le troisième jour, il sort glorieux du sépulcre;  voilà donc l’homme, et voilà le Dieu.  ( Bouloumoy. )

      

45.  Combien y a-t-il de personnes en Jésus-Christ ?

Il n’y a en Jésus-Christ qu’une seule personne, qui est la personne du Fils de Dieu.

 

+  «  La personne de l’homme, composée d’une âme et d’un corps, a des opérations propres au corps :  la nutrition, la parole, le mouvement; et néanmoins, ces opérations propres les unes à une substance spirituelle, les autres à une substance matérielle appartiennent à une seule et même personne.  Ainsi, on dit également;  l’homme pense, juge, veut; l’homme mange, parle, marche, ce qui ne pourrait se dire s’il n’y avait pas en lui unité de personne. »  ( Barthe et Fabre. )

  

46.  Jésus-Christ est donc Dieu et homme ?

Oui, Jésus-Christ est Dieu et homme tout ensemble.

 

+  Saint Thomas d’Aquin, ayant rencontré deux rabbins, entra en discussion avec eux, et leur prouva par une explication solide des prophéties, que le Messie était venu; que Messie était Jésus-Christ, Dieu et homme tout ensemble.  On convint de part et d’autre de reprendre la conférence le lendemain.  Thomas passa la nuit au pied des autels et conjura celui qui seul peut convertir les cœurs, d’achever l’œuvre qu’il avait commencée.  Sa prière fut exaucée :  en effet, les deux rabbins vinrent le trouver le lendemain matin, non pour continuer la discussion, mais pour embrasser la religion catholique; leur exemple fut suivi par plusieurs autres conversions. 

 

+  Un célèbre mathématicien du XIXe siècle, le baron Cauchy disait :  je crois à la divinité de Jésus-Christ avec tous les astronomes, tous les grands physiciens, tous les grands géomètres des siècles passés.  Je suis catholique sincère comme l’ont été et le sont encore un grand nombre des hommes distingués de notre époque, de ceux qui ont fait le plus d’honneur à la science, à la philosophie, à la littérature, qui ont le plus illustré nos académies.

    

47.  Pourquoi appelons-nous Jésus-Christ Notre-Seigneur ?

Nous appelons Jésus-Christ Notre-Seigneur, parce que nous ayant créés et rachetés, il est vraiment notre maître. 

 

+  Le pieux roi d’Angleterre Ethelred devait livrer bataille aux Danois qui ravageaient son royaume.  Son armée était peu nombreuse, il sentit le besoin de recourir à Dieu.  Le jour donc du combat, il entendit la messe et voulut communier.  Plusieurs fois, on vint l’avertir, pendant le saint sacrifice, que les Danois étaient là et s’emparaient de positions importantes; il répondit qu’il ne sortirait pas avant de s’être recommandé au vainqueur des vainqueurs.  Après la messe et la communion, il se mit à la tête de la bataille dans laquelle les principaux chefs ennemis furent tués.  Belle récompense de sa piété.

 

48.  La Sainte Vierge Marie est-elle véritablement Mère de Dieu ?

Oui, la Sainte Vierge Marie est véritablement Mère de Dieu, puisque Jésus-Christ, son Fils, est Dieu. 

 

+  L’impie Nestorius ayant, au commencement du Ve siècle, tenté d’enlever à Marie ce beau titre, toute l’Église en fut saisie de la plus vive horreur.  Les évêques assemblés au concile d’Éphèse condamnèrent cette doctrine, jusque-là inouïe, comme hérétique et pleine de blasphèmes.  Quand le peuple d’Éphèse, qui se tenait à la porte du concile, eut appris la décision des Pères, il les combla de bénédictions.  Tous les citoyens reconduisirent les évêques à leur logis avec des flambeaux allumés; les femmes brûlèrent des parfums devant eux, et toutes les rues de la ville retentirent du nom mille fois répété de Marie mère de Dieu.  Quant à Nestorius, il fut partout maudit, partout poursuivi de l’exécration du peuple chrétien, contraint de fuir de contrée en contrée, sans que personne voulût le recueillir; maudit de Dieu et des hommes, son corps se pourrit tout vivant, et sa langue qui avait blasphémé Marie, fut rongée par les vers; contraint de fuir encore dans cet état horrible, il se tua en tombant de cheval.

 

+  Alexandre le Grand disait :  Une seule larme de ma mère a effacé bien des condamnations à mort.  Qu’en doit-il être des larmes de Marie ?

      

49.  Qui était saint Joseph ?

Saint Joseph était l’époux de Marie et le père adoptif de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

+  Sainte Thérèse avait une grande dévotion envers saint Joseph.  «  J’ai pris, dit-elle, le glorieux saint Joseph pour mon avocat et mon maître, et je me suis fortement recommandée à lui.  Je ne me souviens pas de l’avoir invoqué sans avoir été exaucée.  Je suis tout émerveillée quand je considère les grandes faveurs que Notre-Seigneur m’a faites par l’intercession de ce bon saint, et les dangers du corps et de l’âme dont il m’a délivrée.  Il semble que Notre-Seigneur n’ait accordé aux autres saints que le pouvoir de nous secourir dans une sorte de danger, tandis que ce glorieux saint Joseph, je le sais par expérience, nous assiste dans toutes sortes de nécessités.  Il semblerait que Notre-Seigneur veuille nous faire comprendre que de même qu’il était soumis en tout, sur la terre, à celui qu’il appelait son père, de même maintenant au ciel, il lui accordera tout ce qu’il lui demande.  Ah! comme je voudrais pouvoir persuader à tous les hommes d’avoir une grande dévotion pour ce glorieux saint.  Je n’ai jamais connu personne qui eût pour lui une grande dévotion et des pratiques spéciales en son honneur, qui ne fît des progrès dans la vertu car, il assiste d’une manière toute spéciale les âmes qui se recommandent à lui. »

 

 

L E Ç O N   VIII

 

 

Suite des deuxième et troisième articles du Symbole

 

V i e   de   J é s u s – C h r i s t

 

27.  Ou est racontée la vie de Jésus-Christ ?

La vie de Jésus-Christ est reconté dans les quatre évangiles, écrits par saint Mathieu, saint Marc et saint Jean.

 

28.  Ou Jésus-Christ est-il né ?

Jésus-Christ est né le jour de Noël, dans une pauvre étable, à Bethléem, petite ville de Judée.

 

+  On trouva gravées sur le cœur de sainte Magdeleine de Pazzi ces paroles qu’elle avait dites si souvent pendant sa vie :  «  Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. »

 

+  La grotte de Bethléem, dans laquelle Jésus-Christ est venu au monde, se trouve renfermée dans l’enceinte de l’église de la Nativité.  On y descend par un escalier de seize marches.  C’est une caverne naturelle, dont une partie a été couverte de maçonnerie, et dont la voûte et les parois ont été revêtues de marbre par la piété des fidèles.  Le pavé est lui-même composé de marbre blanc avec des incrustations en jaspe et en porphyre.  Au milieu se trouve une étoile d’argent, posée en 1777, et sur laquelle on a gravé en latin ces mots si simples et si touchants tout à la fois :

 

C’EST ICI MÊME QUE JÉSUS-CHRIST EST NÉ DE LA VIERGE MARIE.

 

Des rois, des empereurs, des princes, des patriarches, des milliers de pèlerins sont venus se prosterner, prier, adorer en cet endroit, ou Jésus-Christ est né pour notre salut, et y ont laissé de riches témoignages de leur munificence.  ( Mgr Mislin, Les Saints lieux. )

 

+  La vraie crèche se trouve maintenant à Rome, à Sainte-Marie-Majeure, ou elle est renfermée dans une châsse en argent.  Il n’en reste plus que quelques débris. 

 

29.  A qui la naissance de Jésus-Christ fut-elle d’abord annoncée ?

La naissance de Jésus-Christ fut d’abord annoncée à des bergers par des anges, et ensuite à des mages par une étoile miraculeuse.

 

+  Tout à coup, dit l’Évangile, un ange du Seigneur se présenta à eux ( aux bergers ), et une lumière divine les environna, ce qui les remplit d’une grande crainte.  L’ange leur dit :  Ne craignez point, voici que je viens vous annoncer une nouvelle qui sera pour tout le peuple un grand sujet de joie.  C’est qu’aujourd’hui dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur, et voici la marque à laquelle vous le connaîtrez :  Vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.  Aussitôt il se joignit à l’ange une troupe nombreuse de la milice céleste, et tous ensemble louèrent Dieu en disant :  Gloire à Dieu au  plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté; et les anges les ayant quittés, remontèrent au ciel.

 

+  Une antique tradition rapporte que les idoles tombèrent, comme Dagon, en présence de l’arche, à l’entrée de Jésus-Christ en Égypte.  Près de l’endroit qu’habitait la sainte famille en Égypte, il y avait un jardin, arrosé par une fontaine petite, mais abondante, ou la sainte Vierge, dit-on, lava souvent l’enfant Jésus, et dans laquelle saint Joseph puisa plus d’une fois de l’eau pour lui et la sainte Vierge.  Les habitants entourent cet endroit, et particulièrement cette fontaine, d’une grande vénération.  ( Adricomius, Description de la Terre Sainte. )

 

+  On lit dans la vie de saint Antoine de Padoue :  «  Un jour, ce saint fut hébergé par un de ses amis, homme religieux, ou, comme il avait coutume de le faire chez lui, il se mit à prier dans une chambre qui lui fut assignée.  Son hôte passant par hasard près de la porte de sa chambre, vit briller une clarté qui le surprit étrangement.  Curieux de savoir ce que c’était, il s’approcha de la porte afin de découvrir d’ou ce phénomène pouvait venir.  Mais quel ne fut pas son étonnement lorsqu’il vit le saint homme entouré d’une lumière céleste, et qu’il aperçut devant lui l’Enfant Jésus, sur lequel le saint fixait ses regards pleins de tendresse.  Plus tard, ayant appris que son hôte savait qu’il avait été favorisé d’une vision céleste, le saint se jeta à ses genoux pour le prier de n’en rien dire aussi longtemps qu’il vivrait. »  C’est à cause de cette apparition qu’on représente toujours saint Antoine de Padoue avec l’Enfant Jésus. 

 

30.  Combien de temps Jésus-Christ a-t-il passé sur la terre ? 

Jésus-Christ a passé sur la terre environ trente-trois ans.

 

+  Portrait de Jésus-Christ, d’après ce que nous en avons appris des anciens.  Son visage était remarquable par sa beauté et par son expression, sa taille était de sept palmes au moins ( 1 m. 75 ).  Ses cheveux tiraient sur le blond; Ils n’étaient pas très épais, mais un peu crépus à l’extrémité; ses sourcils étaient noirs, mais pas exactement arqués; ses yeux, tirant sur le brun et pleins de vivacité, avaient un charme inexprimable.  Il avait le nez long, sa barbe était rousse et assez courte, mais il portait de longs cheveux.  Jamais les ciseaux n’ont passé sur sa tête.  Aucune main d’homme ne l’a touché, si ce n’est celle de sa mère lorsqu’il était encore enfant.  Il penchait un peu la tête, et cela lui faisait perdre quelque chose de sa taille.  Son teint était à peu près de la couleur du froment, lorsqu’il commence à mûrir.  Son visage n’était ni rond ni allongé, mais un peu ovale; il tenait beaucoup de celui de sa mère, surtout pour la partie inférieure; il était vermeil.  La gravité, la prudence, la douceur et une clémence inaltérable, se peignaient sur sa figure; enfin, il ressemblait en tout à sa divine et chaste mère.  ( Nicephori opera. )

   

31.  Qu’a fait Jésus-Christ avant l’âge de trente ans ?

Jusqu’à l’âge de trente ans, Jésus-Christ a mené une vie cachée, pauvre et laborieuse, à Nazareth, dans la maison de la Sainte Vierge et de Saint Joseph.

 

32.  Qu’a fait Jésus-Christ à l’âge de trente ans ?

À l’âge de trente ans, Jésus-Christ reçut le baptême de Saint Jean-Baptiste, sur les bords du Jourdain.

 

+  Saint Éloi voyant un jour la reine Bathilde, femme de Clovis II, parée avec une magnificence exagérée, lui en fit des observations.  «  Mon Père, répondit celle-ci, je ne suis pas trop parée pour une reine.---  Non, Madame, répond le saint, mais vous l’êtes trop pour une chrétienne. »  Bathilde comprit et devint une sainte.

 

33.  Que fit Jésus-Christ après son baptême ? 

Jésus-Christ, après son baptême, se retira au désert, ou il passa quarante jours dans le jeûne et la prière. 

 

+  Arsène était un des grands seigneurs de la cour de Théodose le Grand, qui lui avait confié l’éducation de ses deux fils.  Les honneurs de ce monde ne lui faisaient pas oublier son salut, et souvent, il disait à Dieu de lui faire connaître ce qu’il avait à faire pour se sauver.  Un jour qu’il faisait cette prière avec larmes, il entendit une voix qui lui criait :  «  Arsène, fuis la compagnie des hommes et tu te sauveras ! »  Il comprit et s’enfuit au désert.  A combien de jeunes gens des deux sexes ne peut-on pas dire :  Fuyez cette compagnie, ces fêtes du monde, etc., si vous voulez vous sauver !

 

34.  Que fit Jésus-Christ pendant les trois dernières années de sa vie ? 

Pendant les trois dernières années de sa vie, Jésus-Christ parcourut la Palestine, prêchant l’évangile et faisant de nombreux miracles. 

 

35.  Que veut dire le mot «  Évangile »?

Le mot « évangile » veut dire :  Bonne Nouvelle.

 

36.  Quelle bonne nouvelle Jésus-Christ annonçait-il ?

Jésus-Christ annoncait qu’Il était le Fils de Dieu, le Messie, ou le Sauveur promis et attendu depuis le commencement du monde.

 

 

 

L E Ç O N    IX

 

La divinité de Jésus-Christ et de la religion chrétienne

 

 

37.  Comment Jésus-Christ a-t-il prouvé qu’il était le Fils de Dieu et le Messie promis?

Jésus-Christ a prouvé qu’il était le Fils de Dieu et le Messie promis en faisant de nombreux miracles et en accomplissant les prophéties qui annonçaient le Sauveur.

 

38.  Qu’est-ce qu’un miracle ? 

Un miracle est un effet produit par la puissance de Dieu en dehors des lois de la nature.

 

+  Dieu peut-il faire des miracles, c’est-à-dire, peut-il déroger aux lois qu’il a établies ?  Cette question sérieusement traitée serait impie si elle n’était absurde.  Ce serait faire trop d’honneur à celui qui la résoudrait négativement que de le punir; il faudrait l’enfermer.  Mais aussi, quel homme a jamais douté que Dieu pût faire des miracles ?   ( J.-J. Rousseau, Lettres de la mont., 3e lettre. )

 

39.  Jésus-Christ a-t-il fait beaucoup de miracles ?

Oui, Jésus-Christ a fait beaucoup de miracles;  il a par sa seule volonté multiplié les pains, apaisé la tempête, guéri les malades et ressuscité les morts.

 

+  «  Bertrand, disait Napoléon 1er, je me connais en hommes; je te dis que Jésus-Christ n’étais pas un homme; et si tu ne me comprends pas, je regrette de t’avoir fait général ! »

 

+  L’impie Arius a osé nier la divinité de Jésus-Christ; mais le châtiment de ce malheureux est une preuve de plus de cette vérité.  L’an 336 se trouvant à Constantinople, en présence d’une nombreuse assemblée, il pâlit à la vue de tout le monde; saisi de frayeur et éprouvant de violentes douleurs d’entrailles, il se retira dans une maison voisine ou il expira en rejetant une grande abondance de sang avec une partie de ses intestins.  Honteux châtiment de ses blasphèmes contre Notre-Seigneur.

 

40.  Quel a été le plus grand des miracles de Jésus-Christ ?

Le plus grand des miracles de Jésus-Christ a été de se ressusciter lui-même le troisième jour après sa mort.

 

41.  Qu’est-ce qu’une prophétie ?

Une prophétie est l’annonce d’événements futurs que Dieu seul peut connaître à l’avance.

 

42.  Jésus-Christ a-t-il accompli les prophéties qui concernaient le Sauveur ? 

Oui, Jésus-Christ a accompli les prophéties qui concernaient le Sauveur parce qu’il est né, a vécu, est mort, est ressuscité comme les prophètes l’avaient annoncé. 

 

43.  Y a-t-il d’autres preuves de la divinité de Jésus-Christ et de sa religion ?

Oui, il y a d’autres preuves de la divinité de Jésus-Christ et de sa religion :  1e la sainteté de sa vie; 2e la perfection de sa doctrine; 3e la propagation du christianisme malgré les persécutions; 4e le courage héroïque des martyrs et 5e les vertus des saints. 

 

+  «  En cent cinquante ans, la prophétie de Jésus s’était accomplie.  Le grain de sénevé était devenu un arbre qui commençait à couvrir le monde. »  ( Renan. )

 

+  Saint Ignace, évêque d’Antioche, conduit à Rome pour y être livré aux bêtes, écrivit de Smyrne aux fidèles de Rome qui priaient pour sa délivrance :  « …Ne me témoignez plus une bienveillance inopportune.  Laissez-moi devenir la pâture des bêtes féroces; par elles, j’arriverai à Dieu.  Je suis le froment de Dieu; il me faut être moulu sous la dent des bêtes, pour devenir le pain immaculé du Christ.  Caressez les lions; qu’ils deviennent mon sépulcre… »

 

 

L E Ç O N    X

 

Quatrième article du Symbole

 

D u   M y s t è r e   d e  l a   r é d e m p t i o n

 

 

44.  Récitez le quatrième article du symbole.

Qui a souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli.

 

+  Pilate, gouverneur de la Judée pour les Romains, de l’an 17 de notre ère à l’an 37, fut un homme qui se montra cruel et sans énergie, puisqu’il condamna Jésus quoique le sachant innocent. ---  Les uns le font mourir à Vienne, en Dauphiné; d’autres disent qu’il se précipita dans le lac de Lucerne, en Suisse, ---  Voici ce que raconte Eusèbe sur sa mort :  «  En proie à toutes sortes de malheurs, il se tua de sa propre main, au rapport des historiens de Rome.  C’est à Vienne, dans les Gaules, qu’eut lieu ce drame sanglant. ---  Adon, évêque de cette ville, parle ainsi :  «  Pilate, qui avait porté contre Jésus-Christ la sentence de condamnation, fut condamné à un perpétuel exil; enfin, fatigué des vexations de l’empereur Caligula, il se perça de son épée, et mit fin à tant de maux par une mort anticipée. » 

  

45.  Que nous enseigne le quatrième article du symbole ?

Le quatrième article du symbole nous enseigne le mystère de la Rédemption.

 

46.  Qu’est-ce que le mystère de la Rédemption ?

Le mystère de la Rédemption est le mystère de Jésus-Christ mort sur la croix pour sauver ou racheter tous les hommes.

 

+  Dans l’Amérique du Nord, un ministre protestant cherche à gagner un chef de tribu devenu catholique.  Il s’établit entre eux le dialogue suivant :  «  Combien désirez-vous que je vous donne pour que deveniez protestant ? ---  Beaucoup. --- 200 piastres ?  ---  Plus que cela. --- 500…, 600 piastres ? --- Plus encore. --- Dites-moi la somme qu’il vous faut. --- Donnez-moi la valeur de mon âme. »  Le ministre se retira honteux et confus.  ( Miss. Cath., 10 janvier 1873. )

 

47.  Comment Jésus-Christ nous a-t-il rachetés ?

Jésus-Christ nous a rachetés en souffrant et en mourant comme homme, et en donnant comme Dieu un prix infini à ses souffrances et à sa mort.

 

48.  Qu’a souffert Jésus-Christ pour nous racheter ?

Jésus-Christ a souffert une cruelle agonie au jardin des oliviers; il fut ensuite trahi par Judas, abandonné par ses apôtres et renié par Saint Pierre.

 

49.  Que souffrit-il encore ?

Jésus-Christ fut accablé d’injures, battu de verges, couronné d’épines, condamné à mort par Ponce-Pilate, gouverneur de la Judée, et enfin cloué sur la croix. 

 

+  Le sang de Jésus-Christ est retombé sur ces déicides et l’anathème appelé par eux est resté sur leur tête.  Toute l’histoire n’offre rien d’aussi épouvantable que le siège et la prise de Jérusalem, 40 ans après Notre-Seigneur.  Près de deux millions de personnes y périrent, moins par les armées ennemies que par la famine et les factions intestines; elles se dévoraient entre elles avec une fureur si aveugle que Titus, le général des Romains, y reconnut quelque chose de surnaturel, et dit :  «  Ce n’est pas moi , c’est Dieu qui combat ce malheureux peuple. »  Des mères, rendues furieuses par la faim, mangèrent leurs enfants.  On tuait tous ceux qui essayaient de fuir, et on leur ouvrait le ventre pour y trouver l’or que quelques-uns avaient, en effet, avalé pour le sauver.  Le temple fut brûlé, malgré les efforts de Titus, pour le conserver.  Plus de 200.000 juifs furent vendus et emmenés en esclavage, le reste de la nation chassé de la Judée et dispersé.  ---  Et depuis 1.800 ans, ils sont errants par le monde, sans patrie, sans autel, sans sacrifice, souvent persécutés, haïs, méprisés, portant sur le front comme un signe de malédiction.  Aucune race n’a été autant malheureuse, ni aussi longtemps.  Les anciens peuples opprimés ont disparu, fondus et absorbés dans leurs vainqueurs; mais le peuple juif est impérissable, et il ne se mêle à aucun autre; on le reconnaît partout.  La main de Dieu est visible sur lui, et en le châtiant elle semble du même coup le conserver pour une plus longue vengeance, comme les réprouvés.  ( Le Clercq. )

 

+  On voit encore, dans l’église du Saint-Sépulcre, un rocher fendu à une grande profondeur, contre toutes les lois ordinaires de la nature.  La fracture s’est produite dans un sens opposé à celui des couches de la roche.  Elle mesure plusieurs mètres en longueur et en profondeur.  «  Si l’on veut voir qu’un Dieu soit mort en cet endroit, qu’on regarde seulement les rochers déchirés du Calvaire. »  ( S. Cyr. De Jér. )

 

+  Les instruments de la passion.--- Les clous se trouvent à Milan, à Trèves et à Rome, dans l’église Sainte-Croix.  Il manque la pointe à ce dernier --- elle a été enchâssée dans le diadème des rois de Lombardie qui s’appelle pour ce motif la Couronne de fer.  Le titre de la Croix se trouve en partie dans l’église Sainte-Croix à Rome et dans la basilique du Saint-Sépulcre.

La pointe de la lance a été déposée par saint Louis dans la Sainte-Chapelle, et le fer se trouve à Saint-Pierre de Rome. 

La couronne d’épines se trouve en partie à Notre-Dame de Paris. 

L’église de Notre-Dame à Saint-Étienne, possède une sainte épine.  Cette relique avait été donnée par saint Louis à l’église du Puy, qui, plus tard, en fit don à cette paroisse de Saint-Étienne. --- Valfleury, près Saint-Chamond, ce coquet endroit, célèbre par son pèlerinage en l’honneur de la Sainte Vierge, a le bonheur de posséder deux saintes épines. 

Saint-Thomas-la-Garde, près Montbrison, possède une relique très insigne de la vraie croix. 

 

+  Jean II, roi de Portugal, pour encourager un de ses favoris malade à prendre un remède qui lui répugnait, en but d’abord une partie lui-même; puis, l’approchant de la bouche du malade ; «  Moi, votre roi, sans être malade, pour l’amour de vous et pour donner l’exemple, j’ai supporté l’amertume de cette potion, et vous qui en avez si grand besoin, pour l’amour de moi, refuseriez-vous de prendre le reste ? --- Ah !  Sire, reprit le malade, après un tel acte de condescendance de votre Majesté, je boirai tout, fût-ce même du poison. »  Après que Jésus a bu le premier, pour l’amour de nous, le calice amer des humiliations et de la souffrance, qui de nous refusera de souffrir, d’être méprisé pour l’amour de lui ?

50.  Toutes ces souffrances étaient-elles nécessaires pour nous racheter ?

Non, toutes ces souffrances n’étaient pas nécessaires pour nous racheter, puisque la moindre d’entre elles avait aux yeux de Dieu un prix infini.

 

51.  Pourquoi Jésus-Christ a-t-il voulu tant souffrir ?

Jésus-Christ a voulu tant souffrir pour nous montrer davantage son amour et nous inspirer plus d’horreur du péché.

 

+  Saint Bernard, ayant les yeux fixés sur l’image de Jésus crucifié, disait :  «  O mon Sauveur !  qui vous a mis en cet état ? »  Il entendit cette attendrissante réponse ;  L’amour,  c’est l’amour.

 

+  Saint Thomas, étant allé voir saint Bonaventure, lui demanda dans quels livres il avait puisé des connaissances si utiles, et ou il avait appris à parler avec tant d’onction.  « C’est au pied de mon crucifix », répondit saint Bonaventure ; et lui montrant son crucifix, il ajouta :  «  Voilà mon livre ; c’est Jésus-Christ crucifié qui est mon maître. »  Ce saint baisait si souvent son crucifix qu’il l’avait noirci en plusieurs endroits.  Il disait que des plaies du Sauveur sortent des traits embrasés, capables d’émouvoir les cœurs les plus durs, d’échauffer les âmes les plus glacées. 

 

+  Philippe, roi de Macédoine, était assis sur son tribunal quand un homme lui demanda justice contre un des officiers de l’armée qui avait brûlé sa cabane et s’était emparé de son patrimoine, ajoutant que cependant, un jour que cet officier avait fait naufrage, il l’avait sauvé de la mort et l’avait recueilli dans cette même cabane.  Des témoins attestèrent la vérité de cette plainte.  Alors le roi indigné déclare infâme cet officier coupable, et il lui fait graver sur le front le mot :  Ingrat.  Le pécheur ne mérite-t-il pas un plus terrible châtiment ?      

 

+  Une duchesse de Parme, accablée par la souffrance, s’entendant dire de demander à Notre-Seigneur d’alléger ses douleurs, répondit :  «  Oh !  non, qu’il ne m’enlève pas la seule chose par laquelle je lui ressemble un peu. »

 

52.  Ou Jésus-Christ est-il mort ?

Jésus-Christ est mort sur le Calvaire, à Jérusalem.

 

+  Godefroy de Bouillon témoigna le plus grand respect pour ce lieu sanctifié par le sang de Jésus-Christ.  Proclamé roi de Jérusalem par toute l’armée des croisés, il ne consentit jamais à prendre ce titre et à se couronner d’or et de pierreries dans le lieu ou le Fils de Dieu avait porté une couronne d’épines.

 

+  Sentence rendue par Ponce Pilate, gouverneur-régent de la Basse-Galilée, portant que Jésus de Nazareth subira le supplice de la croix. ---  L’an dix-sept de l’empire de Tibère-César, et le 25e jour du mois de mars, en la cité sainte de Jérusalem, Anne et Caïphe étant prêtres et sacrificateurs du peuple de Dieu. 

  Ponce Pilate, gouverneur de la Basse-Galilée, assis sur le siège présidial du prétoire, Comdamne Jésus de Nazareth à mourir sur une croix entre deux larrons, les grands et notoires témoignages du peuple disant :

1e Jésus est séducteur;

2e Jésus est séditieux;

3e Il est ennemi de la loi;

4e Il se dit faussement Fils de Dieu;

5e Il se dit faussement roi d’Israël;

6e Il est entré dans le temple suivi d’une multitude portant des palmes à la main; Ordonne au premier centurion Quirilius Cornélius de le conduire au lieu du supplice; Défend à toutes personnes, pauvres ou riches, d’empêcher la mort de Jésus.

Les témoins qui ont signé la sentence de Jésus sont :

1e Daniel Robani, pharisien ;

2e Joannès Zorobatel ;

3e Raphaël Robani ;

4e Capet, homme public.

Jésus sortira de la ville de Jérusalem par la porte Ikuénée.

 

53.  Quel jour Jésus-Christ est-il mort ?

Jésus-Christ est mort le Vendredi-Saint, vers trois heures de l’après-midi.

 

À l’âge de 33 ans et 3 mois.

À trois heures de l’après-midi. ( Il était en croix depuis midi. )

La veille du sabbat, jour de fête pour les juifs.

Pendant la pleine lune de mars.

Sous le règne de Tibère, empereur de Rome.

Sous Ponce Pilate, gouverneur de la Judée.

( L’abstinence du vendredi a été instituée pour honorer la mort de Notre-Seigneur ; --- il n’y a d’exception que pour le vendredi qui tombe le jour de Noël. )

 

+  Les saints chérissaient la croix. Saint André la salua de loin, il l’embrassa et s’y dévoua entièrement à son Sauveur. --- Saint Pierre l’aimait et fut crucifié la tête en bas. --- Saint Barthélemy la chérissait.  On l’écorcha vivant, et quand la peau lui eut été enlevée, on l’attacha à la croix et on le décapita enfin. --- Saint Sixte la chérissait; après avoir subi les tortures de la prison, il fut mis en croix. --- D’autres qui ne souffrirent pas le martyre de la croix, furent attachés avec Jésus-Christ à la croix, en s’unissant à lui par la patience dans les tourments, par l’amour et les mortifications.  Tels furent saint Paul, saint François d’Assise et cent autres qui ne se glorifient que dans la croix.  ( Marchant. )

 

54.  Que signifient ces paroles :  Jésus-Christ a été enseveli.

Ces paroles :  «  Jésus-Christ a été enseveli », signifient qu’après la mort mort de Jésus-Christ, son corps a été détaché de la croix et mis dans le sépulcre. 

 

  Récit évangélique.--- Le soir étant venu, il vint un homme d’Arimathie nommé Joseph.  C’était un noble décurion, juste et vertueux, qui n’avait point eu de part au complot des juifs, ni à ce qu’ils avaient fait.  Cet homme alla trouver Pilate, et comme il était disciple de Jésus, mais en secret, parce qu’il craignait les juifs, il lui demanda le corps de Jésus et le supplia de lui permettre de l’ensevelir.  Pilate, surpris qu’il fût déjà mort, fit venir le centenier, et lui demanda si en effet il était mort.  Le centenier l’en ayant assuré, Pilate accorda le corps à Joseph, et commanda qu’il lui fût remis.  Or, Nicodème, qui était sénateur, y vint aussi avec environ cent livres d’une mixtion de myrrhe et d’aloès.  Joseph ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, et ils l’enveloppèrent dans un linceul blanc, avec des linges et des aromates, selon la manière d’ensevelir parmi les juifs.  Il y avait un jardin au lieu ou il avait été crucifié, et dans ce jardin, un sépulcre tout neuf ou personne n’avait encore été mis ; comme donc c’était le jour de la préparation, que le sabbat allait commencer, et que ce sépulcre que Joseph avait fait tailler dans le roc était proche, il y mit Jésus.  Puis, ayant roulé une grande pierre à l’entrée du sépulcre, tous se retirèrent (Matth., XXVII, 57 ; Marc, XV, 42 ; Luc, XXIII, 50 ; Jean, XIX, 38).  Le second jour après celui de la préparation, le samedi vers six heures du soir, les princes des prêtres et les pharisiens vinrent trouver Pilate et lui dirent :  Seigneur, nous nous sommes souvenus que ce séducteur a dit, lorsqu’il était encore en vie :  Je ressusciterai trois jours après ma mort.  Commandez donc qu’on garde le sépulcre jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent dérober son corps et qu’ils ne disent au peuple :  il est ressuscité d’entre les morts ; cette dernière erreur serait pire que la première.  Pilate leur répondit :  Vous avez des gardes, allez, faites-le garder comme vous l’entendrez.  Ils s’en allèrent donc, et pour s’assurer du sépulcre, ils en scellèrent la pierre et y mirent des gardes. »  (Matth., XXVII, 63.)

   

 

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